Julien Leblay...
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Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"


152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros
Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Trente et unième et dernière étape : Dornes - Clermont-Ferrand, 151 km.

Aujourd'hui, dernière étape ! Nous avons peu de kilomètres à faire pour rejoindre Clermont où les amis et la presse (contactée par nos soins) nous attendent. Je me lève tout de même à 6h00 ; on ne perd pas les bonnes habitudes. cinq kilomètres plus loin, on est en Auvergne… Ca y est, on est à la maison !

Fabien me rejoint à Saint Pourçain. On prend un café et on appelle France 3. Ils doivent nous retrouver sur la route pour faire quelques images. On les retrouvera à 15h00 en dessous de Gannat. On a plein de temps devant nous. Cette étape est très cool. On a prévu large avec l'arrivée à 19h00 à Clermont. On fait une petite sieste pour être en forme et on se remémore ce mois et demi passé à pédaler sur les routes européennes. Quelle aventure ! Nous dégustons les derniers moments d'intimité. Une petite engueulade pour finir ? Bien sûr que non ! Nous ne nous sommes engueulés que deux fois pendant ce périple. Quand on voit la difficulté du périple, on se dit que finalement, c'est peu. Une chose est sûre : l'amitié qui nous lie a été une force incroyable. Sans cela, nous serions revenus séparément ! Merci Fabien pour m'avoir supporté.

France 3 nous rejoint comme prévu et on roule pendant une dizaine de kilomètres ensemble, histoire de faire quelques plans et de discuter un peu. Puis c'est au tour de Lorenz de prendre le relais. Il nous rejoint à Ennezat, à vingt kilomètres de Clermont. Lorenz avait fait la première étape avec nous ; il est là pour les derniers kilomètres, malgré les très fortes chaleurs. Il aura fait la boucle également, même s'il a loupé une petite partie au milieu. On roule ensemble pour faire ces derniers kilomètres, mais j'ai de grosses difficultés à le suivre. Il a mis une bière au frais, alors ça motive ! A peine 3 kilomètres de fait, et il crève. Lorenz ! Une bonne demi-heure nous est nécessaire pour réparer son vélo. Il a un tube-less, alors il faut changer le pneu, le coller… Le dernier pépin du Tour ! Finalement, on repart et on va chez lui, vers la bière promise ! On nous attend à 19h00 sur la place de la Victoire, il ne faut pas arriver avant.

Dernière ascension pour arriver au pied de la cathédrale… On a le cœur qui s'emballe, on se dit que dans quelques mètres, tout est fini…On retournera à la réalité, fini la grande virée, le grand voyage, les petites galères et les grands plaisirs. Ca y est, on arrive ! Mes parents sont là ; ceux de Fabien n'ont pas pu venir. Nos deux demoiselles nous sourient, enfin. Les amis ont fait le déplacement, de loin pour certains. Les gens autour se demandent ce qu'il se passe ; c'est quoi ces gens qui applaudissent ? A noter que ni l'EFS (Etablissement français du Sang), ni les associations de donneurs de sang ne sont représentées pour notre arrivée. Ils ont dû oublier la date… En revanche, l'ADOT (Don d'organe) et les Jeunes Européens (qu'on avait loupés à Bratislava) ne sont pas victimes d'amnésie. On se partage entre les journalistes, avant de se ravitailler. Merci maman et papa pour ce repas de roi !

L'aventure est terminée... Cela fait quelques jours que l'on prend conscience de la dimension de notre action. On pense à tous ces kilomètres effectués, dans des conditions rarement optimales. On a réalisé ce Tour en respectant tous nos rendez-vous et nos engagements. C'est incroyable d'avoir suivi ces étapes comme prévu, et c'est merveilleux ! L'idée de faire ce Tour est née le 16 août dernier. Quelques semaines après, les étapes étaient dessinées. Cela fait plusieurs mois que nous avions décidé que nous partirions le 19 juin pour arriver le 1er août, après 5 046 kilomètres et plus de 220 heures de vélo. Finalement, nous sommes bien là le 1er août, mais avec 5 433 kilomètres dans les jambes et 223 heures de vélo. On a pédalé autant de temps que prévu, tout en faisant plus de kilomètres ! En moyenne, 175 kilomètres ont été parcourus par jour, à une vitesse de 24,3 km/h… On était parti pour le faire à 23 km/h, mais les jambes ont mieux tourné que prévu !

L'aventure est-elle réellement terminée ? Ce Tour d'Europe a été un succès. Il ne faut pas en rester là. Bien sûr, il y a le DVD à faire et le livre à écrire (ça, c'est fait). Mais il faut surtout trouver un autre équipage, qui peut être différent, pour les années futures. L'association " Les Voyageurs au Grand Cœur " a été lancée sur des chapeaux de roues. Fabien et moi avons beaucoup travaillé pour cela. Mais tout ceci n'aurait pas été possible sans l'aide de tous nos sponsors et soutiens, qui vont nous suivre pour les années à venir. Et puis ce Tour s'est déroulé comme nous le souhaitions, voir mieux. Nous avons eu des moments forts pendant un mois et demi. Les contacts avec les centres de don du sang et la presse étaient fabuleux ; des rencontres faites sur la route ou aux bivouacs ont enrichi notre balade ; des paysages somptueux nous ont fait rêver. Tout cela fait de ce voyage un livre rempli d'anecdotes, de surprises, d'images inoubliables. Viennent se coller des galères qui, avec le recul, font également partie des moments forts de ce périple. On s'est engueulé deux fois avec Fabien, ce qui nous a permis de cadrer quelques petites choses ! Mais c'était peut-être là une des forces de notre équipe : ça fléchi, mais ça ne casse pas ! S'en sont suivi des moments de doute. Le temps n'a pas été souvent clément. Alors on a grelotté sous le froid, on s'est fait des frayeurs sur la chaussée humide, on s'est fait réveiller par les orages ou par des voisins bruyants… Que de bons souvenirs !

Les étapes ont été très longues… trop longues. Cela sera notre seul regret : ces étapes de tarés ! Plus de 210 kilomètres pour les huit dernières étapes… ! Alors on ne profite pas forcément du paysage. Fabien me reprochait d'avoir la tête dans le guidon et de ne pas profiter assez de tout ce qui s'offrait à nous.
- Tu les a vu les cigognes au moins ?
- Ben... non ? Des cigognes tu dis ?

Forcément, les cigognes sont posées sur les cheminées ou sur des piquets aménagés pour ces demoiselles du vent. Lorsqu'on est à vélo, le moindre trou sur la route peut te foutre en l'air, comme ça a été le cas dans les Alpes. Alors on regarde plus par terre que dans les airs. Et puis la position qu'offre le vélo de course ne permet pas d'avoir la tête en l'air. Mais c'est pas pour ça qu'on n'apprécie pas le voyage. On l'apprécie… différemment. On a eu deux tours différents Fabien et moi. Nous n'avons pas les mêmes véhicules, pas le même effort, pas le même rôle, pas le même itinéraire non plus quand l'un ou l'autre s'égare...

Nous avions visé la performance. 5 400 bornes en un mois et demi… faut les faire. On les a faits ! C'est une énorme satisfaction. Mais dans cette performance, il y a bien deux individus. Seul, je n'aurais jamais réalisé tant de kilomètres en aussi peu de temps. Fabien a été présent du premier jusqu'au dernier kilomètre. Je n'avais qu'à pédaler pendant ce Tour. Vous rendez-vous compte ? Une assistance digne des plus grands coureurs professionnels (même s'il manquait quelques massages et les produits dopants, qui font d'un cycliste, un professionnel). Je n'avais pas à me soucier des ravitaillements solides et liquides, des lessives, de l'hébergement… Fabien s'est occupé de tout. Sa performance est également réelle, et son rôle capital.

300 kilos... C'est ce qu'il avait à manœuvrer tous les jours…Avec des nuits courtes et pénibles (en tente, sous la pluie et sans matelas), l'intendance à gérer (ravitaillements du cycliste ronchon, recherche de camping…). Forcément, la conduite n'est pas un pur plaisir dans ces conditions. " Si on refait ça, on prend une carriole ! ". Mais un voyage comme cela, ça forme ! Quelle magnifique expérience pour ce jeune motard que de rouler avec un tank à travers dix pays européens, sur des routes pas toujours goudronnées et des chemins de sable. Quelles magnifiques sensations ces traversées de villages sous le regard des passants médusés. Même les gendarmes le regardaient avec des gros yeux, trop impressionnés pour penser à l'arrêter ! Et quelle fierté et quelle responsabilité de transporter à travers notre périple ce drapeau (blanc au départ, noir à l'arrivée !), signé par les donneurs bénévoles. Le drapeau de la vie résistant aux humeurs du vent pas toujours favorable. Les demi-tours demandent toujours beaucoup d'énergie. Plusieurs fois j'ai du descendre de vélo pour l'aider à pousser ou tirer la moto. Mais quand je ne suis pas là… Quelle galère ! Fabien s'est fait embarquer six fois par la moto... Six fois, à l'arrêt, où la moto s'est couchée. Six fois où il a fallu la relever, seul ou aidé de motards complaisants, et surpris par le poids de la moto. Mais le plus dur dans tous ça, c'est bien de supporter le cycliste ! Quand on pédale pendant 200 kilomètres par jour, on n'est pas forcément super agréable ! Bravo Fabien, tu ne m'as même pas distribué de calotte !

Un Tour d'Europe vélo-moto... original ! Et bien voilà, c'est fait ! On a réussi à marier ces deux véhicules à priori contradictoires. Quelle merveilleuse aventure ! A chacun de nos voyages, on pensera à ce Tour ; à chacune de nos rencontres, on pensera à celles du Tour ; chaque fois que Fabien plantera une tente, il pensera au Tour :
- Bon, faut que je la mette à l'ombre, pas trop loin des sanitaires, et près de l'électricité.
Eh Fabien, c'est terminé le Tour, te casse plus la tête pour tout ça !

Nous avons transporté le message du don du sang dans nos bagages, et cela a été un succès, mis à part en France. La communication autour du don de sang dans notre pays est complètement ridicule. Tout est bien structuré, et rien ne peut venir se greffer sur le circuit de communication habituel. Alors nous avons fait une action qui venait du cœur, mais qui ne correspondait pas à leur schéma de communication. Ainsi, nous n'avons pas été entendus en France comme nous l'avions souhaité. Le pire est qu'une semaine après notre arrivée, on voit aux infos nationales un reportage disant qu'il manque de sang dans notre pays... On se moquerait de nous ? Je crois que le don du sang, avec sa lourde structure, aurait besoin d'un bon rafraîchissement ! Les présidents d'associations de donneurs se plaignent qu'il n'y a pas assez de jeunes. Qui dit jeunesse dit renouvellement, innovations… Ce sont des mots qui leur font peur. Alors voilà comment ils reçoivent la jeunesse, qui arrive avec des idées nouvelles et une grande motivation. On ne croit pas en nous, et on se plaint qu'on ne rentre pas dans le système de ces vieux pédants. Vous allez croire que nous sommes énervés ? Bien sûr que oui ! Mais cela ne veut pas dire que nous faisons une campagne " anti don de sang " maintenant. Non, bien au contraire ! Allez donner votre sang, et soyez les premiers à faire des actions nouvelles et innovantes, pour montrer qu'on peut sensibiliser les gens à un problème en utilisant un autre vocabulaire que celui habituellement utilisé !

Nous avons parfaitement bien accompli la tâche que nous nous étions fixés. J'ai remboursé ma dette envers les donneurs, en contribuant, avec Fabien, à la collecte de plus de cent litres de sang, bien plus que ce que j'ai dû recevoir pour rester en vie. Nous avons la grande satisfaction de pouvoir dire " Nous l'avons fait, tu peux le faire ". Nous avons réalisé de défi de 5 400 kilomètres ; tu peux venir donner ton sang. Nous aussi on a eu peur, avant le grand départ. Mais regarde nous, on est heureux comme des gosses. Alors toi aussi tu peux le faire. Tu peux venir donner ton sang et sauver une vie.

Un beau voyage de plus de 5 400 kilomètres pour du sang ; du sang pour continuer le long voyage de la vie. La vie, c'est aussi simple que ça.

Etape précédente : Troyes - Dornes                                                                                                                  Bonus...



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