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Tourisme, identité, territoire... Le cas du Cézallier.

Etude de géographie humaine.


Pendant deux ans, j'ai étudié ce magnifique plateau basaltique situé en Auvergne, à cheval sur le département du Cantal et du Puy-de-Dôme. Le cézallier. A la recherche des gens, j'ai arpenté ses collines, à la fois douces et rudes, pour connaître l'identité de ce territoire, longtemps délaissé par ses habitants, et pourtant si puissant. Lisez dans ces quelques pages quelques résultats de cette étude portée sur le magnifique plateau du Cézallier.



Avant propos
introduction
limites géographiques du cézallier
espace vécu
l'espace perçu par les habitants
le sentiment d'appartenance
La représentation du Cézallier par ses habitants et les touristes
le Cézallier et l'Aubrac, deux frères jumeaux
le tourisme, activité fédératrice ?
conclusion

Avant propos

Le Cézallier est pour moi ce qu'il y a de plus beau en Auvergne. Et pourtant, c'est peut-être l'espace auvergnat qui souffre le plus aujourd'hui. Etrange paradoxe ? Pas nécessairement ! Que représente le beau face au poids de l'économie, de la rentabilité ? Ce mémoire s'ajoute aux très nombreuses études tant économiques, démographiques, sociales ou physiques qui lui ont été consacrées. Preuve que le Cézallier est intéressant sur divers aspects.

Ce mémoire s'est déroulé en deux principales étapes. Un premier travail, très théorique, basé sur la statistique et sur la cartographie, essentiel pour cibler les limites du Cézallier et apprendre à le connaître. Ce premier travail a été suivi par une rencontre avec le Cézallier et ses habitants. L'enquête menée auprès des " Cézallieriens » fut très riche. La rencontre a été forte avec les habitants, mais aussi avec le Cézallier, en personne, qui m'a montré qu'il se méritait et, que pour y vivre, il fallait l'aimer. Croyez-moi, les habitants du Cézallier aiment leur terre. Certains le décrivent comme "une mer avec des vagues", d'autres disent en me le montrant qu'il ressemble à la poitrine d'une femme. Et quelle femme ! Une femme avec toutes ses rondeurs ; une femme avec un sacré caractère, très rude l'hiver mais si douce et agréable dès qu'apparaissent les premières jonquilles et d'une extrême générosité l'été. Une femme qu'on a envie d'aimer !

Malheureusement le Cézallier se vieillit, épuisé par un long exode rural. Lors de mes enquêtes au mois de février, il m'est arrivé de chercher pendant une heure dans une commune une personne à interroger. La température est négative, les congères cachent les fenêtres, le vent fait tanguer la voiture. Lorsque l'on pénètre dans certains villages, les cheminées ne fument pas, les volets sont fermés, l'entrée des maisons n'est pas déneigée... il n'y a personne, ou presque. "Le Cézallier ressemble au Far West". C'est vrai qu'en plein hiver, les villages du coeur du Cézallier font penser à ces villages fantômes des westerns américains, juste avant une fusillade. Plus bas dans le village, un sexagénaire m'ouvre la porte, m'offre un morceau de fromage et un "canon". Je lui demande où sont ses voisins ; il me répond que l'hiver, ils ne sont que trois dans le village (ils étaient plus de vingt il y a trente ans). "L'hiver est trop rude, les gens en ont marre d'être bloqués dans les congères, alors ils s'en vont. Revenez cet été, la population est multipliée par cinq au moins".

Le "Far West", "l'Irlande", "le Grand Nord Canadien", "la Mongolie", "le Texas"... Autant de stéréotypes pour décrire les paysages du Cézallier. En fait, la meilleure réponse est celle de cet homme de 37 ans, venu s'installer à Peyrusse en 1995 : "Le Cézallier ne se décrit pas, il faut venir le voir". Ces immensités de pâturages sont d'une beauté à couper le souffle. Traversez le en raquette en hiver, à pied, à cheval ou à vélo l'été, et vous n'aurez qu'une envie : y retourner, à condition d'aimer la nature, le vide, le calme et l'air pur. Je me souviens de ma première rencontre avec le Cézallier, il y a quatre ans. J'étais monté à vélo au Cirque d'Artoux, au-dessus du Luguet. J'ai du rester vingt minutes à contempler ce qui s'offrait à moi. J'y suis remonté le lendemain, jusqu'à Parrot, et là encore j'ai été stupéfait, et le lendemain jusqu'à Saint-Alyre-ès-Montagne, et le jour d'après jusqu'à Marcenat... toujours le même spectacle et toujours cette envie d'y revenir et d'en voir toujours plus.

Ce mémoire m'a permis de connaître le Cézallier, que je n'avais côtoyé que l'été jusque là. J'ai rencontré des gens amoureux et fiers de leur Pays, mais aussi attristés et impuissants devant la fuite des jeunes et la crise de la société paysanne. La nostalgie se lit dans les yeux des retraités paysans. Plus que la chute du Cézallier, on voit ici la crise de la société paysanne des moyennes montagnes en général, qui se voient touchées à ses bases. "Le Cézallier est mort" m'ont dit certains en regardant dehors, "ils n'ont rien fait pour sauver nos montagnes". C'est tout le problème des sociétés qui, au XXI ème siècle, sont restées traditionnelles, n'ont pas évolué, car n'en ont pas ressenti le besoin quand l'occasion se présentait à eux de s'ouvrir à de nouvelles activités, comme le tourisme.

Et pourtant, le Cézallier n'est pas mort, tant qu'il y aura des amoureux de ces grands espaces. L'engouement des éleveurs pour les terres et le nombre de résidences secondaires montre que le Cézallier existe toujours, même si ce n'est que sur la saison estivale. " L'été, c'est plein", me disait une jeune retraitée de 82 ans.

J'ai voulu faire ce mémoire pour mieux connaître le Cézallier et ses habitants. En fait, cette étude m'a apporté bien plus que cela. J'aimais beaucoup le Cézallier avant de commencer ce mémoire, j'en suis aujourd'hui amoureux ! Cette approche mêle science et sentiments, mais après tout la « géographie poétique » n'est-elle pas un volet de notre discipline ? Voilà une idée qui me plaît beaucoup. Cela nous permet de comprendre à quel point les sociétés traditionnelles étaient en harmonie avec la nature, savaient en tirer le meilleur parti tout en la respectant. Malheureusement ces sociétés sont aujourd'hui complètement marginalisées par rapport à la société actuelle, très normalisée, cadrée, économiste et rentabiliste. Un peu de nostalgie ne peut que nous faire du bien. Alors allons-y, allons nous balader dans le Cézallier, terre des grands espaces ! A travers ce site, vous pourrez découvrir le Cézallier à travers cartes et photos. Mais ce n'est qu'un avant qoût de ce que vous verrez sur le plateau. En effet, il est recommandé à tout lecteur de cette étude de compléter cette lecture par une excursion dans le Cézallier, qui vous apprendra bien plus que ces quelques pages. Bon voyage !

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