NB : N'ayant plus d'appareil photo numérique, les photos que vous voyez sur cette page ne sont pas les miennes. Ce sont celles de Pierre, Sarianne, P-B et Marjolaine. Merci à eux. En revanche, ce sont mes récits ! Ce qui entraîne par moment des petits décalages entre photos et récits (il n'y a parfois aucune photo correspondant au récit...). Je vais essayer d'acheter un autre appareil numérique prochainement.
Notre voyage dans l'île du sud a débuté le 25 mai. P-B, Sarianne, Pierre, Marjolaine (la toute dernière recrue) et moi prenons l'avion à 7 heures du mat', directin Dunedin. C'était donc la deuxième fois que je décollais de terre. Tout s'est bien passé. Après avoir survolé les deux îles, laissant deviner des paysages d'une grande beauté, nous atterrissons à Dunedin, au sud de
l'île du sud. Les températures sont nettement plus fraîches en ce début d'hiver.
A notre arrivée, nous prenons possession de notre voiture de location. Une Nissan Sunny. C'est marjolaine qui s'y colle la première... Volant à droite, conduite à gauche, boîte de vitesse automatique... Ca fait beaucoup de chose à assimiler en même temps. Finalement Marjolaine prend rapidement ses marques et nous conduit seins et saufs en ville.
Dunedin n'a rien d'exceptionnel. la gare vaut cependant le détour (que nous avons fait). Une curiosité à l'est de la ville : Baldwin street : présente dans le guiness des records, cette rue a la particularité d'être la plus pentue du monde... Avis aux amateurs ! Vu d'en bas, la pente apparaît en effet très forte.
Nous quittons Dunedin pour rejoindre la péninsule d'Otago, à quelques kilomètres de là. La route longe l'océan pacifique sur de nombreux kilomètres. Je prends les commandes de la voiture pour la premièer fois... Etrange, mais on s'habitue vite à cette conduite, surtout lorsqu'il n'y a presque personne sur les routes. Au bout de la route, nous nous arrêtons pour observer le vol des Albatros, qui sont les deuxième plus grands oiseaux au monde, après l'aigle royal je crois. Impressionnant. Malheureuseemnt, pour les voir de plus près, il nous faudrait payer 25$NZ (13 euros). Trop pour nous, nous nous contentons de les admirer voler au dessus de nos têtes. Mes quatre collègues ont rendez-vous à 17 heures pour aller voir les pingouins. A 30$NZ l'excursion, je préfère rester le long de la côte à contempler la vie sauvage... comme je peux. Cette péninsule est incroyablement touristifiée. Les barrières et clôtures sont omniprésentes, vous obligeant à payer pour voir un brin de nature. Finalement, je réussi à dénicher un petit coin où, derrière un grillage, des phoques se prélassent sur les rochers. Il m'est impossible de m'approcher plus, fichu grillage. Je suis resté 2 heures à contempler ces phoques. Pendant ce temps, le même bateau, chargé à chaque fois de touristes différents, s'est arrêté trois fois devant ces phoques. On veut les protéger des touristes en plantant quelques piquets et un grillage. Mais les tour opérateurs sont tout de même autorisés à les déranger.
Quand le business l'emporte sur la raison ! Un couple d'australiens viennent s'arrêtent à mes côtés pour voir les phoques. Ils sont surpris et choqués de ce type de tourisme, où il faut payer 13 euros pour voir deux albatros et 30$ pour voir un peu plus de pingouins. Me voilà rassuré de voir que cette touristification n'apparaît pas surprenante qu'à mes yeux.
Après un magnifique coucher de soleil, je retrouve mes collègues au Backpacker. Ils ont vu quelques pingouins, mais semblent quel que peu déçus.
Le lendemain, nous quittons la péninsule en empruntant la HighCliff Road, qui surplombe la mer. Le brouillard nous fait regretter de nous être levés si tôt jusqu'à ce qu'il se dégage quelques kilomètres plus tard, nous laissant découvrir des paysages somptueux. La brume encore présente donne de la magie à un tableau de verdure envahit par les brebis. Nous faisons un petit détour à "Sandly Bay", dans l'océan pacifique. Là, des lions de mer nous font une démonstration de leur intention de croquer la vie à pleine dents. Loin d'être apeurés par les hommes, il est recommandé de ne pas s'approcher à moins de 10 mètres de ces animaux, heureusement moins habiles sur le sable que dans l'eau. Je suis fasciné par ces animaux dont le rugissement ne nous encourage pas à faire plus ample connaissance. Nous regagnons alors notre voiture pour continuer la route.
Nous avons ensuite rejoint le "Nugget Point" pour voir son phare. La route n'est pas goudronnée sur de nombreux kilomètres. La pluie nous interdit de rester trop longtemps près du phare. Nous repartons en direction de Slope Point, le point le plus au sud de la Nouvelle-Zélande (excepté l'île Stewart). Il nous est impossible de compter les brebis : il y en a approximativement des dizaines de milliers... Il fait nuit lorsque nous tentons de regagner le Backpacker. La route n'est là encore pas groudronnée, nous ne croisons personne. Aucune voiture, aucune habitation, et ce sur de très longs kilomètres. Ambiance bizarre au fin fond du monde... Finalement, nous trouvons notre Backpacker. Les propriétaires ne sont pas là. Nous sommes seuls et une ambiance de thriller genre "5 étudiants disparus, aucun témoin, aucun corps...". Nous nous cloisonnons dans une chambre, callons la porte avec les valises et un lit... Le lendemain, la propriétaire nous sourit gracieusement, nous montrant où sont les douches... On rigole en se disant qu'on devait être bien ridicule la veille !
Pour la troisième journée, nous nous rendons jusqu'au Slope point, à 5 kilomètres du Backpacker. Une photo, et nous repartons en direction de Bluff. Cette ville est la plus ancienne de Nouvelle-Zélande. La ville s'est dans un premier temps développée autour de la chasse à la baleine. L'extermination ayant été effectuée, la ville s'est reconvertie dans la production d'aluminium. Cette ville n'a vraiment rien de touristique. De vieux bâtiments, pas de belles batisses, une ambiance de ville fantôme. Et pourtant chaque année, des milliers de touristes viennent ici, comme nous aujourd'hui. Pourquoi? Pour un fichu panneau ! Bluff est situé à l'extrémité de la route numéro 1. Une ingénieuse personne a posé un panneau au bout de la route indiquant la distance qui sépare ce point à Londres, New-York et 13 ou 14 autres destinations. En bons touristes, on prend la photo en se disant que ça valait vraiment pas le détour. Mais si on ne l'avait pas fait, on aurait eu l'impression de louper quelque chose... Les néo-zélandais ont l'art de faire de rien un attrait touristique payant (55 kilomètres aller retour, quand même).
Nous avons continué notre route. 200 kilomèters pour rejoindre Te Anau, au pied du parc national des Fjordlands où nous irons demain. Ici, nous avons fait une petite balade d'une heure dans la forêt. Une magnifique forêt qui nous replonge dans le film du "Seigneur des anneaux" (euh, pas moi en fait puisque je n'ai pas vu le film... Sorry, personne n'est parfait ;-)). Dans cette forêt ont été tournées quelques scènes du célèbre film néo-zélandais. Pas étonnant, cette forêt dégage une atmosphère réellement saisissante.
Aujourd'hui, nous longeons le lac de Te Anau, le deuxième plus grand de Nouvelle-Zélande après le lac Taupo (île du Nord). 120 kilomètres séparent Te Anau à Milford Sound. 120 kilomètres sans station d'essence. Nous faisons le plein avant de partir et demandons si nous pouvons aller à Milford Sound sans utiliser les chaînes (on nous a annoncé de la neige...). On nous dit que c'est bon, cool. Les brochures et guides touristiques parlent de cette route comme étant la huitième merveille du monde. Nous nous apprêtons donc à en prendre plein les yeux. Le problème des Fjordlands, c'est qu'il s'agit de la partie la plus pluvieuse de Nouvelle-Zélande. Avec plus de 6 mètres d'eau par an, on se parre d'un poncho imperméable avant de partir. Nous faisons un long détour sur une route non goudronnée pour voir the "Hollywood Fall". Magnifique, gigantesque, comme vous pouvez le voir. Sur notre retour, nous nous arrêtons dans une boutique perdue au milieu de la forêt. Ici, des barres de chocolat périmées depuis plus de deux ans...
Nous arrivons au tunnel de Homer sous la neige. Un perroquet nous salut. Il s'agit du Kéa, oiseau endémique qui aime le contact des hommes. Les 20 derniers kilomètres de cette route sont vraiment impressionnants. La fin du tunnel (qui lui aussi est impressionnant !) nous fait découvrir des montagnes fabuleuses. Bien plus pentues que les Alpes italiennes rencontrées du côté de Sestrières, les montagnes sont vertigineuses, nous faisant penser que nous sommes bien petits. Des cascades dévalent de toute part. D'où vient toute cette eau ? De la pluie évidemment... ou de la neige ; ça dépend des jours et des humeurs du temps.
Nous arrivons à Milford Sound, où la mer de Tasman essaye de se faire une place enter les montagnes vertigineuses (encore). Là, plus que jamais, une impression de bout du monde m'envahit.Après Milford Sound, il n'y a rien. Ici, peu de personnes peuplent ce village (et pour cause, si loin de tout). Le temps n'est pas si mauvais que ça. Parfois nous pouvons apercevoir quelques carrés de ciel bleu. Mais les sommets enneigés du Fjord restent cachés par les nuages, tels un secret que la nature ne veuille nous dévoiler. Les cascades sont omniprésentes. Certaines, impressionnantes comme celle de "Chasm", capables de transporter des blocs de rock de plusieurs milliers de tonnes. D'autres, plus douces, s'échappent de la montagne telle la sève d'un tronc d'arbre.
Nous avons passé la soirée au bar, à regarder la finale du Super 12. Christchurch l'emporte face à l'équipe de Sydney sur le score de 35 à 25 (4 essais à 3, beau match). Les kiwis sont contents, c'est le Nouvelle-Zélande qui l'emporte, et en beauté !
Le cinquième jour est consacré à une petite virée en bateau dans le fjord. Le temps nous est favorable. Le brouillard du matin se dissipe lorsque le bateau quitte le petit port touristique. Nous admirons les nombreuses cascades avant de rencontrer les dauphins. Wouaouhh! Ces animaux sont fascinants, mais nagent très prêt du bateau. Ils sont joueurs. Des accidents doivent certainement arriver quelquefois. Je dirai que la visite du fjord est presque indispensable. C'est réellement la plus belle manière de découvrir cet endroit d'une pure beauté. Pour 25 euros, ça vaut vraiment le coup. Et même que des fois il peut faire beau... Mais il ne faut pas trop en demander non plus !
A peine les pieds sur terre que la pluie se met à tomber de plus belle. On l'a échappé belle! Le problème est que s'il pleut ici, il doit certainement neiger un peu plus haut... Nous apprenons que les chaînes sont indispensables pour quitter Milford Sound. Nous n'en avons pas. Nous tentons quand même notre chance, pour éviter de rester bloqué ici plusieurs jours. Les
premiers kilomèters se déroulent à merveille. A deux kilomètres du tunnel, on commence à grimper et la neige apparaît sur les bords de route. A un kilomètre du sommet, elle apparaît sur la route ; à 2 virages du sommet, ça patine ; à 100 mètres du tunnel, tout le monde descend pour pousser la voiture. Ouff, nous voilà sous le tunnel, à l'abri de la neige ! Sauvés !! La descente se fait tranquillement pour rester sur la route, sur plus de 10 kilomètres. Nous croisons plusieurs fois le chasse neige et un panneau nous indique que la route est désormais fermée aux véhicules n'ayant pas de chaînes... Il était vraiment temps de passer ! Sans cela, on était bloqué dans le coin le plus perdu de Nouvelle Zélande pour plusieurs jours, vu que la météo annonce une vague de froid pour les prochains jours.
Arrivés au Backpaacker de Te Anau, Sarianne souffle les bougies pour son 23ème anniversaire. Sans aucun doute, elle se souviendra de cet anniversaire passé sous la neige.
Le sixième jour, nous quittons Te Anau pour rejoindre Wanaka. Nous faisons un petit arrêt à Queenstown. Ensuite, la neige nous empêche d'emprunter une route touristique. Nous restons donc sur le grand axe, qui n'en est pas moins joli. Nous longeons la rivière Kawarau, également présente dans le seigneur des anneaux. Près de Wanaka, nous roulons dans une énorme plaine surplombée par de magnifiques montagnes enneigées : un paysage digne des plus belles cartes postales. On pourrait se croire en Mongolie ou dans le Montana. Mais non, c'est la Nouvelle-Zélande, dans toute sa splendeur.
Ces montagnes sont bien différentes de l'île du Nord. Alors que dans le Nord les montagnes sotn d'origine volcanique, ici, dans le sud, elles sont d'origine tectonique (voir carte géologique).En effet, les montagnes que nous voyons tout au long de notre voyage sont du aux mouvements des plaques australiennes et pacifiques. La première, plus lourde, passe en dessous de la deuxième au niveau de la faille alpine (située globalement sur la côte ouest de l'île du sud). Ainsi, la chaîne alpine se forme par phénomène de subduction. Si un spécialiste en géologie peut affiner cette description très simpliste, il est le bienvenue ! Dans tous les cas, cela donne des paysages grandioses !!
Nous quittons le lac de Wanaka le 7ème jour pour retrouver ceux de Pukaki et Tekapo, près du Mont Cook. La route qui mène à Twizel, à 50 km du Mont Cook, est d'une pure beauté. Je crois que c'est mon plus beau souvenir de ce voyage. C'est immensément beau ; les collines se succèdent les unes aux autres. La route est en parfait état, et nous croisons aucune maison sur des dizaines de kilomètres. Les lignes droites de plusieurs kilomètres de long sont faites pour décourager les plus vaillants des cyclistes.
Mais les paysages sont là pour faire passer le temps plus vite. La Nouvelle-Zélande nous apparaît alors dans toute sa splendeur, telle que nous l'attendions avant de venir ici. Le mot qui me vient à l'esprit : infini. L'infini des paysages (qui malheureusement s'arrêtent dans les nuages) ; l'infini de ces routes qui semblent ne jamais s'arrêter et mener à nul part ; l'infini de notre imagination qui vagabonde de collines et montagnes, de lacs en rivières.
Nous longeons ensuite le lac Pukaki pour rejoindre le Mont Cook. Là encore, cette route est splendide. Nous ne verrons malheureusement peu de choses du Mont Cook du fait du mauvais temps. Finalement, nous retournons sur nos pas et allons jusqu'au lac Tekapo pour un repos bien mérité.
Nous avons vu énormément de sites du Seigneur des anneaux (the Lord of the Rings) aujourd'hui. Ce film est un produit touristique à part entière ici. De nombreux guides ont été publiées pour localiser les différents lieux de tournages du film. Ainsi, nous pouvons voyager de lieu de tournage en lieu de tournage. Certains sont payants (maisons des hobbits), et il existe même des opérateurs touristiques spécialisés dans ce créneau. Encore une fois, les néo-zéandais ont l'art de faire du tourisme ! Ceci dit dans ce cas là c'est tout à fait justifié. Tout au long de ce voyage dans le sud, nous avons vu énormément de lieux présents dans le film, et j'avais vraiment l'impression d'être transporté dans le film, sans pour autant l'avoir vu auparavant... Les paysages vous
transportent dans un univers hors du commun.
Huitième jour, journée de grand trajet. Nous devons relier Christchurch (rappelez-vous, ils ont gagné le Super 12 deux jours auparavant). Les lignes droites sont de plus en plus longues (23 kilomètres pour la plus longue...). P-B, Pierre et Marjolaine passent l'après-midi dans la ville. Sarianne et moi prenons la voiture pour visiter la péninsule de Banks. Les montagnes vertes me font penser à l'Auvergne. Enlevons le lac et on croirait le Puy-Mary... Nous faisons un petit arrêt au "Maori and Colonial Museum", tout prèt de Akaroa. Ici sont exposés quelques objets de la culture maorie (bateau, green stone, habits, armes...) ainsi que les différentes habitations des Maoris de 1850 à nos jours. Au centre de ce museum en plein air, le traditionnel
"Marae", construction servant de salle de réunion. Les sculptures ornent ces constructions qui sont emarquables.
Akaroa nous accueille au crépuscule. Ce sont les français qui ont construits cette ville. Ainsi, la rue principale est la "rue jolie". Tous les noms de rue sont en français. Les maisons sont très charmantes. Il s'agit de la plus belle ville que nous ayons vu jusqu'alors (sans être chauvin). La lumière de cette fin de journée illumine cette petite ville, les maisons sont originales. Un sentiment de plénitude nous envahit.
Nous quittons cette ville sous la nuit. Au Backpacker, nous partageons notre chambre avec Sylvain, un français venu ici pour travailler deux mois dans la vigne. Sympathique soirée en sa compagnie.
Avant dernier jour. Il est temps que ça se termine. On a fait plus de 2000 km en voiture, à 5, c'est épuisant. J'aimerai tellement sortir un vélo du coffre, prendre des sacoches et partir arpenter ces routes. Mais non, on continue notre virée en voiture. Aujourd'hui on traverse le Arthur's pass National park. Ce parc national doit être magnifique, mais le temps très pluvieux ne me permet pas de juger... Nous regagnons la côte ouest, ou une acalmie nous permet de visiter les roches de Punakaiki, sculptées par l'érosion marine. Nous suivons la mer de tasman, puis la rivière "Bullers", toujours sous la pluie, ce qui donne un certain charme à ce trajet. On retrouve le Bush, forêt dense, que l'on avait laissé dans le Fjordland. Les terres dénudées du centre, servant de pâturages aux brebis et cervidés, laissent place à ce bush qui couvrait, il y a une siècle, la quasi totalité du territoire néo-zélandais (seulement un quart aujourd'hui). La nuit vient peu à peu remplacer le brouillard sur cette route quasi déserte. Nous arrivons à Murchison dans le noir pour l'avant dernier Back Packer !
Dixième et dernier jour. Nous nous arrêtons deux petites heures à Nelson, le temps de nous ravitailler et de vagabonder dans ces rues en cette journée ensoleillée. Puis nous nous dirigeons en direction de Picton où nous prendrons le Ferry demain matin pour rejoindre l'île du Nord. Avant, une petite route touristique de 30 km le long du bras de mer "Queen Charlotte". Après une bonne nuit, le Ferry nous attend. il a une heure de retard, pour cause de mauvais temps... Ca s'annonce mal. le bras de mer est très calme, protégé par les montagnes. On ne croirait pas qu'une mer agitée nous attend à quelques kilomèters de là. Arrivés dans le détroit de Cook, nous comprenons l'utilité des nombreux sacs en papiers disséminés un peu partout dans le Ferry : ces sacs sont très rapidement utilisés par les personnes ayant le mal de mer, pour y entreposer leur déjeuner fraîchement avalé... Les toilettes sont envahies par des estomacs sensibles, les hôtesses distribuent les sacs à ceux qui deviennent trop pâles. Pas de doute, la mer est réellement agitée ! Le Ferry tangue au rythme des vagues et ne dépasse certainement pas les 20 km/h. Dans notre équipe, c'est marjolaine qui a vomit. Pierre n'était pas loin, P-B
semblait pas trop mal, Sarianne aussi. Quand à moi, je ne me sentais pas vraiment le courage à pousser la chansonnette ! J'ai quand même pris le temps de parler avec un motard. Les motards ne sont pas tellement nombreux ici, alors quand on en voit un, il faut en profiter. Celui-ci est un "farmer et a une Yamaha XJR... La moto qui me fait tourner la tête à chaque fois que j'en voit une dans la rue ! Il a 700 vaches laitières au nord de Wellington... Je lui explique que mes parents sont aussi des farmers, mais que 30 vaches laitières sont suffisantes. Il essaye de ne pas trop sourire. Mais ce qui surprend le plus les néo-zélandais, c'est quand je leur dit qu'on a aussi 150 brebis à côté. Alors là, il rigole carrément ! 150 brebis, comment est-ce possible ? En Nouvelle-Zélande, c'est minimum 1000 ! On poursuit la conversation autour de la moto, pour essayer d'être sur un même pied d'égalité ! Après trois heures de traversée, nous arrivons à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande !
Nous avons un peu de temps devant nous alors nous allons visiter le musée Te Papa, qui nous fait voyager à travers la Nouvelle-Zélande et sa culture maorie et Kiwi. Très intéressant, mais les jambes sont lourdes et nous ne restons pas plus de deux heures. Dernière étape : le bus. 10 heures sur les routes serpentées de l'île du Nord (dont une partie était fermée la veille à cause de la neige) pour arriver à 7 heures du mat' à Auckland. Fin du voyage.
En résumé, l'île du sud est sans contexte la plus belle des deux îles. Les paysages sont grandioses, il n'y a pas grand monde, peu de personnes fréquentent ces routes en hiver, la faune est d'une très grande richesse et originalité, tellement différente de ce que l'on peut trouver chez nous. Contrairement à l'île du Nord, l'activité volcanique est très faible (voir inexistante). On ne trouve pas comme dans le nord des sources chaudes, des jeysers ou autres fumerolles. Alors que le Nord ressemblerait plus à l'Auvergne, le sud se rapproche plus des Alpes (comparaison toute relative, évidemment).
Ces dix jours passés dans le sud ont été fabuleux. Mais voyager en voiture est épuisant ! J'aurai tellement préféré avaler ces 3000 kilomètres en vélo, bouffer le bitume et déguster ces paysages sur ma bécane. Ce sera pour bientôt. Je me contenterai alors de l'île du Nord, qui a également énormément de charme.
En revanche, contrairement à ce que l'on peut penser, la Nouvelle-Zélande (et spécialement le sud) n'a rien de naturel. Elle est on ne peut plus humanisée. Même si la densité de population est très faible (des kilomètres sans croiser une maison), la présence de l'homme se voit partout. Des barrières, des milliers de kilomètres de barrières. Impossible de faire une balade hors des sentiers touristiques, les fils de fer vous arrêtent et vous montrent le droit chemin.
Comme j'y suis, petite leçon d'écologie. On voit la Nouvelle-Zélande comme un pays vert, écologique par excellence (c'est tout du moins ce que je pensais avant de venir). Je ne pense pas que les Néo zélandais soient mieux que les autres de ce côté là. Les transports en commun sont peu "communs", ce qui oblige les néo zélandais à utiliser leur voiture. les villes sont très étendues : chaque néo zélandais consomme beaucoup de pétrole. Dans le bus du retour, j'ai été choqué de voir que pendant ses pauses d'une demi-heure, le chaufeur n'a pas pris peine d'éteindre le moteur... 2 heures de consommation inutile... Souvent en soirée, nous pouvons assister dans les rues d'Auckland à un concert de voiture tunning ,qui doivent consommer bien plus que 20 litres pour 100 kilomètres. Le but du jeu est de faire ronfler le moteur le plus possible, et donc de consommer inutilement le plus d'essence possible. Auckland me fait penser au stéréotype des villes américaines : grosses voitures, gens obèses (l'obésité est un réle problème de société ici), Mac Donald très bon marché, rayons de Coca Cola d'une dimension impressionnante dans certains magasins (et très bon marché également), créatine en vente libre dans certaines grandes surfaces, énormes camions américains... Mais à côté de cela, certaines lois mériteraient d'être suivies : intediction de vente de cigarette aux mineurs, interdiction de fumer dans les lieux publics (bars, discothèques en particulier), vente d'alcool uniquement dans des magasins spécialisés, et interdit aux mineurs...
J'ai discuté aujourd'hui avec Pascale, une prof d'Auckland, d'origine Néo-calédonienne et habitant en Nouvelle-Zélande depuis l'âge de 15 ans. Elle m'explique que la Nouvelle-Zélande est en train de se chercher une identité. Pour exemple, la majorité des néo-zélandais voudraient changer de drapeau national, très ressemblant à celui de l'Australie. Cette société est jeune, et constituée de nombreux immigrants venant de tous bords. La Nouvelle-Zélande (et spécialement Auckland et les grandes villes) est une extraordinaire melting-pot d'une richesse et d'une diversité formidable. J'explique à Pascale que je ne m'attendais pas à voir ici une société aussi américanisée. L'image que l'on a de la Nouvelle-Zélande est celle de ces All Blacks, qui reflètent parfaitement l'image des guerriers Maoris. Aujourd'hui les maoris qui font des shows de haka n'ont rien de guerriers. ils sont tous obèses, à l'opposé de ce qu'étaient leurs ancètres. Mais leur mode de vie a évolué radicalement et très rapidement. Les Mac Donald ont très vite remplacé les Moa (grands oiseaux aujourd'hui disparus qui furent pendant longtemps le met favoris des Maoris). Je dirai donc que la société néo-zélandaise est en période de transition, elle se cherche une identité qu'il lui
est difficile de trouver dans tout ce brassage culturel. La culture Maorie me semble être un pilier très fort. Les traces de cette culture sont omniprésentes sur l'ensemble du territoire. De même, l'habitat est très particulier (maisons en bois avec des toits en taules), la politique indépendante (les néo-zélandais n'ont pas suivi les américains dans la guerre contre l'Irak). Mais je trouve le contraste entre cette les guerriers Maoris d'antan et la société actuelle très frappant. Dans tous les cas, je prends énormément de plaisir à échanger sur ce point de vue là avec les néo-zélandais que je rencontre, pour essayer de comprendre ce qu'ils pensent et de voir comment ils perçoivent leur propre société. Les discussions sont toujours très intéressantes. Ce point de vue est évidemment très personnel. Cela n'engage que moi et je pense que ce discours va évoluer pendant les prochains mois, spécialement lors du périple à vélo, où j'aurai plus l'occasion de rencontrer Dame Nouvelle-Zélande. En effet, Auckland n'est pas caractéristique du pays, et ce que l'on voit ici n'est pas à prendre pour une généralité dans l'ensemble du pays.
Voilà donc pour ce petit voyage dans le sud et cette petite vision très personnelle de mes ressentis ici. Comme vous pouvez le voir, je me plais beaucoup ici et apprends énormément. Ce voyage est extrèmement formateur (en plus du stage qui m'apprend également beaucoup). Je reprendrai la parole d'ici la fin de semaine pour vous raconter le match All-Blacks Fidji qui se déroulera vendredi prochain.
A bientôt
Julien
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