Julien Leblay...
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Tourisme, identité, territoire... Le cas du Cézallier.

Etude de géographie humaine.


Pendant deux ans, j'ai étudié ce magnifique plateau basaltique situé en Auvergne, à cheval sur le département du Cantal et du Puy-de-Dôme. Le cézallier. A la recherche des gens, j'ai arpenté ses collines, à la fois douces et rudes, pour connaître l'identité de ce territoire, longtemps délaissé par ses habitants, et pourtant si puissant. Lisez dans ces quelques pages quelques résultats de cette étude portée sur le magnifique plateau du Cézallier.



Avant propos
introduction
limites géographiques du cézallier
espace vécu
l'espace perçu par les habitants
le sentiment d'appartenance
La représentation du Cézallier par ses habitants et les touristes
le Cézallier et l'Aubrac, deux frères jumeaux
le tourisme, activité fédératrice ?
conclusion

L’Aubrac et le Cézallier sont deux plateaux volcaniques. Les ressemblances sont multiples sur de nombreux points : paysage, société agricole, isolement, climat… Dans le cadre de ce mémoire, nous ne rentrerons pas dans le détail pour décrire l’Aubrac. Ceci nous prendrait beaucoup de temps et nous éloignerait de notre problématique. Chamina a publié un ouvrage pour chacun des deux plateaux (Monts du Cézalier et L’Aubrac). Lorsque l’on compare ces deux ouvrages, on a du mal à savoir, au fil des pages et des illustrations, sur quel plateau on se trouve, tant la comparaison est juste. On parle d’un « désert » pour l’Aubrac, de la « Mongolie » ou du « Far West » pour le Cézallier ; d’une « étendue doucement vallonnée, qui s’habille de prairies bien vertes » pour l’un, d’une « houle dans les herbages », d’« infinitude des paysages », de « dépouillement des paysages » pour l’autre. Dans l’ouvrage intitulé « Monts du Cézallier », on peut lire que « peu de terres françaises, sauf ses frères en volcanisme que sont le Mézenc et l’Aubrac, délivrent à ce point les sentiments mêlés de liberté et de fragilité ». Cette phrase montre à la fois la magie de ces plateaux, et également leur ressemblance.

Les enquêtes ont révélé qu’ils sont très proches dans l’imaginaire des gens. La comparaison Cézallier-Aubrac n’apparaît pas justifiée pour beaucoup. Lorsqu’on demande si l’un ressemble à l’autre, peu de personnes, touristes ou autochtones, répondent par l’affirmation. Et pourtant au fil des questions, on remarque que les touristes y viennent pour les mêmes raisons, et y apprécient et ressentent les mêmes choses (tableaux 21). Dans les deux cas, on y vient pour ses paysages, pour ces grandes étendues de pâturages, pour le calme, l’air pur et le bien être que l’on ressent. Il existe cependant certaines différences, qui permettent à chacun d’avoir son trait de caractère particulier. Le Cézallier apparaît beaucoup plus humide que l’Aubrac. Cette différence est accentuée par le fait que les enquêtes ont été effectuées durant la canicule de l’été 2003. Le plateau de l’Aubrac était grillé, alors que les sources du Cézallier continuaient à couler, à un débit beaucoup plus faible que d’habitude. L’architecture de l’Aubrac est remarquable et remarquée par les touristes, contrairement au Cézallier. En effet, le chemin de Saint-Jacques de Compostelle traverse le plateau. Il est parsemé d’Eglises et de croix. De plus, certains touristes rencontrés, notamment ceux qui faisaient le pèlerinage de Compostelle, sont à la recherche du patrimoine architectural. Il est donc normal qu’ils le remarquent et en fassent une caractéristique du plateau.

Tableau 4 : Ce que les touristes apprécient le plus sur l’un et l’autre des plateaux

Tableau 5 : Les sensations ressenties sur les deux plateaux

Tableau 6 : La description des plateaux par ses touristes respectifs

En dehors de ces quelques différences mineures, il en existe une autre, bien plus importante. Il s’agit de la notoriété des deux plateaux. Le Cézallier est peu connu à l’extérieur, alors que l’Aubrac a une réputation nationale, voire internationale. Ainsi, pour un tiers des touristes interrogés l’Aubrac fait partie de leur culture générale, contre seulement 7 % pour le Cézallier (tableau 22). De plus, la plupart des touristes du Cézallier connaissaient l’Aubrac de nom, alors que l’inverse est loin d’être vrai. Cette différence importante, alors que ces plateaux sont si semblables, apporte un poids supplémentaire dans notre réflexion. Pourquoi l’un est connu alors que l’autre ne l’est pas ?

Source : Julien Leblay, d’après les enquêtes personnelles.
Tableau 7 : La notoriété des deux plateaux.

Ceci est dû à la superposition d’éléments sur l’Aubrac. A ce plateau est associé une vache : l’Aubrac, et un fromage : le Laguiole. Le couteau du même nom a une renommée internationale et fait du village de Laguiole « Le Lourde du couteau ». Le cuisinier Michel Bras (trois étoiles au guide Michelin), également installé à Laguiole, rajoute de la notoriété au plateau. L’ensemble de ces éléments a abouti à la création d’un territoire fort (figure 7).

Figure 7 : La superposition d’éléments sur le plateau de l’Aubrac.

  • Un territoire fort
  • L’Aubrac s’étend sur trois départements différents que sont l’Aveyron, le Cantal et la Lozère. A première vue, ceci représente un énorme handicap pour aboutir à une valorisation commune, d’autant plus que es départements appartiennent à trois Régions différentes : le Midi-Pyrénées, l’Auvergne et le Languedoc-Roussillon. Or, on constate qu’on a réussi à dépasser ces limites administratives, pour créer un territoire unique : l’Aubrac. La création de ce territoire est née d’une volonté de valorisation touristique à l’échelle du massif. En effet, plusieurs stations de ski de fond sont disséminées sur le plateau, réparties sur les trois départements. L’idée a été de créer un réseau de ces stations, pour un meilleur développement touristique. Dès lors, chacun se reconnaît par rapport à un seul territoire, reconnu par tous. Cela aboutit à une identité commune, qui est transmise par l’intermédiaire d’un nom commun, d’un logo et d’une carte présentant le plateau dans sa globalité.

    Cette carte est reprise dans toutes les brochures présentant l’Aubrac. Elle se retrouve également dans les brochures telles que celles de Laguiole, qui appartient à l’Aubrac plus qu’à l’Aveyron dans les brochures touristiques. Mais cette apparente unicité doit être nuancée. Nous pouvons constater pour Nasbinals certains signes d’indépendance : « Aubrac Lozère ». Ceci reste moins accentué que dans le Cézallier puisque nous ne parlons pas d’« Aubrac Lozèrien » comme de « Cézallier Cantalien ». Ici, Nasbinals se dit appartenir à l’Aubrac, mais dans sa partie Lozèrienne. Sur les brochures, Nasbinals ne se repère pas par rapport à la carte de l’Aubrac, mais par rapport au département de la Lozère. Cette cartographie ne relève pas l’appartenance complète à l’Aubrac, mais elle ne donne pas non plus une fausse idée du territoire Aubrac

    Cette unité permet à l’Aubrac d’être reconnu à l’extérieur. Il existe d’un point de vue administratif et touristique. De plus, il s’appuie sur un élément clef : son paysage, qui est parfaitement mis en avant, et qui en fait une composante identitaire majeure et justifiée.

  • Une valorisation touristique pertinente
  • Les brochures présentant l’Aubrac sont à l’image du plateau : magnifiques ! Les pages de présentation le montrent sous son plus beau visage, peu importe les saisons. Qu’on soit en été, en automne ou en hiver, l’Aubrac nous transperce par sa beauté et sa magie. Lorsque l’on ouvre ces trois brochures, les illustrations ont une place importante. Contre les deux illustrations par page des guides touristiques du Cézallier Cantalien, on n’en compte pas moins de six pour l’Aubrac. Les activités nature sont à l’honneur, l’architecture vient en second. Elles répondent donc exactement à la demande touristique.

    Les textes accompagnant les photos sont également très justes. On parle de « lumières d’évasion et de talent », d’« éveil des curiosités, des sensations, des émotions ». On présente « l’Aubrac à l’état sauvage », un « désert d’herbes », « vaste territoire au milieu de nulle part », « immensités désertiques des pâturages immaculés », « magique, envoûtant, serein…

    Le paysage apparaît très nettement comme le pilier de la valorisation touristique. Prenons l’exemple de Laguiole. Petit village en bordure ouest du plateau. Ce village est connu grâce à son couteau, dont la renommée dépasse les frontières nationales. Or, ce couteau n’est pas présenté sur la page de garde du « guide pratique de laguiole ». L’Aubrac y figure, avec ses pâturages, ses vaches, un buron et son logo. Le village de Laguiole y est dessiné en filigrane. Lorsque l’on ouvre la brochure, c’est une nouvelle fois l’Aubrac qui est présenté, avec ses principales caractéristiques : « un paysage unique, envoûtant, magique, serein, une terre d’estive, de l’eau, une flore exceptionnelle riche et variée, une faune sauvage remarquable, un patrimoine architectural ». Le couteau de Laguiole n’apparaît qu’après ceci, et n’est pas catalogué comme une force touristique du plateau, mais seulement du canton de Laguiole. L’architecture, qui est appréciée par 15 % des touristes, est placé à sa juste valeur, après le paysage, l’aspect sauvage et naturel du plateau.

    Les visiteurs viennent dans l’Aubrac pour ses paysages, la nature et l’authenticité. C’est parfait, puisque c’est ce qu’on leur offre ! Il n’y a donc pas de décalage entre la valorisation faite par les professionnels du tourisme et les attentes des visiteurs. Ceci est facilité par le fait qu’on ait réussi à créer un territoire uni, au delà des limites administratives. Cela aboutit à une identité très marquée du plateau. Cette réflexion sur l’Aubrac nous permet d’apporter des pistes de correction dans la valorisation du Cézallier. Ceci dans le but de créer une activité touristique plus dynamique, mais également de renforcer son identité.

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