Julien Leblay...
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Jour 23. Veliko Tornovo - Ruse
Chemins de traverse

Je veux éviter la grande route qui relie Veliko Tarnovo à Russe. Je quitte donc cette grande route au plus vite. Une plus petite me permet de découvrir une nécropole grecque (apparemment) située à proximité d’autres tombes Thraces. J’en verrai plus d’une dizaine aujourd’hui, et toutes ont été certainement pillées plusieurs siècles auparavant. La route que j’utilise s’arrête brusquement et laisse place à un chemin. Je m y engage sans trop savoir ou il me mènera. Me voilà perdu dans une immense plaine agricole. J évolue alors entre les champs de céréales déjà moissonnées et les champs de mais et tournesols qui n attendent que ça. Finalement, au prix de grands détours, je retrouve finalement la route principale. Un panneau m’embête. La route est interdite aux cyclistes, et aucune autre alternative ne m est proposée. Je repense alors à cet albanais croisé chez le barbier de Debar, qui me disait que même les vaches allaient sur les autoroutes. Ce qui est vrai pour les vaches macédoniennes peut l être pour les cyclistes bulgares ? Je me lance donc dans cette portion de route ou le trafic ne m’enchante guère.

7 Km plus loin, la route est en travaux, et fermée à la circulation. Evidemment le vélo passe partout, et je me retrouve donc seul sur la route numéro 1 de Bulgarie ! La raison de ces travaux est l’élargissement d un pont. Trop étroit, un car était tombé dans la rivière en contrebas à noël dernier, tuant ainsi 17 personnes. Il s’agissait du deuxième accident de la sorte, car un an auparavant un autre car était tombé tuant 19 autres personnes... Les travaux s’imposaient donc. Plus loin encore, je profite d’un puit pour me rafraîchir. Le système ingénieux et simple me permet de puiser de l’eau à 5 mètres de profondeur. Le seau percé me sert de pommeau de douche. Ils pensent à tout ces bulgares !

Je m’arrête manger à Borovo. Assis sur un banc à proximité d un café, la patronne de ce dernier vient à moi avec une bouteille de coca cola et une bouteille de bière. Je choisis les bulles non alcoolisées qu elle m offre de bon coeur. Mon repas terminé, je lui demande de me remplir mes gourdes, ce qu’elle s’empresse de faire, en m’offrant également une bouteille d’eau minérale bien fraîche. Cette patronne, âgé d’une cinquantaine d’années, fait donc preuve d’une grande générosité et d’un très bon accueil. Mais tout cela se fait sans un sourire. La situation est étrange et révèle ce que je vis en Bulgarie depuis une semaine. Les gens ne sont pas inhospitaliers, ils ne montrent aucun signe de mépris ou de me contentement lorsqu ils me voient. Mais ils n’affichent pas non plus un grand enthousiasme. Les sourires sont rares ici, et peu de personnes me répondent lorsque je leur dis bonjour. Alors après une semaine passée ici, je pédale dans la campagne bulgare avec la plus grande indifférence face à ses habitants, évitant simplement de les saluer car n’ayant jamais de retour... Et pourtant, à l’image de cette femme, ils semblent être accueillants. Peut être sont ils simplement timides. Méfiants me diront d’autres bulgares...

Apres Borovo, je choisis de reprendre une petite route. Celle ci longe la voie de chemin de fer. A Ivanovo, je m octroie un petit détour pour aller voir l’église classée Unesco. Assez originale, elle a été taillée à l’intérieur d une falaise abrupte. Les murs de calcaires sont recouverts de fresques colorées. Je n’y ferai qu’un bref arrêt car il me tarde d’arriver à Russe. A Basarbovo, le détour est plus court et moins pentu pour voir le monastère encastré de la même manière dans la falaise.

Russe, enfin. 100 kilomètres séparent cette ville de Veliko Tarnovo. Mais avec les chemins de traverses et autres détours, j z arrive après 145 km. Il est 17h00. Au centre de la ville, une grande zone piétonne, une fontaine, plusieurs autres plus petites, un parterre floral et une statue dressée en haut d’un pilon à l’occasion de l’indépendance du pays, détache de la Turquie en 1856 (pas sur de la date, les bulgares n étant eux mêmes pas d’accord, à deux ou trois ans près!). Et, évidemment, au pied de cette statue, deux lions en bronze...! Dans ce jardin les petits s’entraînent à marcher. Alors on passe vite des rires aux pleurs, de l’espoir à la déception.

Je passe la soirée avec Tina, Thomas (mon hôte pour la nuit), Ivan et Maxime. Tous sont bulgares. Maxime me parle beaucoup des filles bulgares, et tient a ce que je en parle sur le site, pour que les français sachent me dit-il. Il est vrai que nous n’avons pas abordé le sujet auparavant, car les pays traverses ne s z prêtaient pas vraiment (mis à part Belgrade et Prizren, mais j’étais alors en excellente compagnie). En réalité, les bulgares sont on ne peut plus jolies. Même lorsqu‘elles apportent leurs poubelles aux containers, elles dégagent une sensualité et une beauté inouïe. Mais Maxime se plaint. Selon lui, il est important pour attirer une bulgare d’avoir de l’argent et de le montrer. Pour lui, 80 % des filles sont ainsi, très matérielles. Peu riche, il est ainsi perturbé et déçu par ses concitoyennes. Tina n’est pas d’accord avec lui. Selon elle, seuls 10 % des filles sont ainsi, les autres sont tout à fait normales. Tina est mère au foyer. Ayant un homme riche à la maison, cette activité lui convient parfaitement... Qui croire ? En tous les cas, peu de demoiselles ont jeté un oeil sur Teresa depuis mon arrivée en Bulgarie. Je serai tenté de penser que Maxime n’a pas forcément tort...!

Nous parlons politique avec Ivan. Il me dit que, comme plus de 70% des bulgares, il ne vote pas, et ce depuis 10 ans environ. Les Bulgares sont assez fatalistes. La fin du communisme a laisse place a une démocratie dont on peut s interroger sur son sens, lorsque seulement un bulgare sur 4 se rend aux urnes. Et beaucoup viennent de Turquie pour voter pour leur partie Turque. Et voilà comment, m’explique t- il, la Turquie a un représentant au niveau européen, via les élections bulgares. Il n’est pas intéressé pour voter car ça ne changera rien. Le destin est ainsi fait, et ce qui doit arriver arrivera, qu ils aillent voter ou non. Déçus par leurs politiques, et peureux aussi, ils laissent le cours des choses et la corruption faire son chemin. Le raisonnement est le même pour le don du sang pour le cop. Ils ne sont pas préoccupés par cela. D’abord se préoccuper de soi, de gagner un minimum d argent pour vivre décemment. Ensuite on verra...Le communisme a tellement façonné les esprits pendant de si longues années, qu’aujourd’hui ce peuple comme beaucoup d’autres post communismes a du mal a se prendre en main, et a choisir de quoi demain sera fait. De même les anciens regrettent ce temps là, ou tout le monde avait de l’argent et une vie bien réglée, dictée par les lois du communisme. Tout le monde vivait de façon dictée, mais égalitaire. Ils travaillaient peu et recevaient suffisamment pour vivre. Aujourd’hui il faut travailler bien plus pour pouvoir vivre décemment.

Durant la soirée passée avec ces jeunes gens, je rattrape le retard. J’ai peu eu l’occasion de boire des bières bulgares, alors j’en essaye un maximum avant d’aller en Roumanie. Mais la Bulgarie compte une dizaine de bières, alors la soirée s’annonce longue !


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