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Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"


152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros
Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Vingt-septième étape : Utrecht - Bruxelles, 224 km

Après cette journée de repos, retour à la réalité. Ce matin, debout à 5h00, départ à 6. On continue le régime que les longues étapes nous imposent depuis plus d'une semaine. La brume n'est pas encore dissipée quand je monte sur mon bolide. Il n'y a pas de vent… bizarre. Cette atmosphère matinale est remplie d'émotions. Le bruit des rayons fouettant l'air frais me berce et me permet de finir ma nuit en douceur. Un nuage de brume vient recouvrir les fermes et les animaux. Les chevaux et les vaches apparaissent et disparaissent dans ce rideau de vapeur. Devant moi, le soleil rouge annonce une belle journée.

Nous avions prévu 270 kilomètres entre Amsterdam et Bruxelles. Mais comme nous nous sommes arrêtés vers Utrecht, au sud de la capitale, la journée s'annonce plus cool. Les premiers cent kilomètres se font tranquillement. On profite du soleil et de la grande plaine. Aujourd'hui encore, pas un petit relief pour se dégourdir les jambes. De son côté, Fabien quitte le camping à 9h00. J'ai déjà fait soixante dix kilomètres. Il décide alors de prendre l'autoroute (les autoroutes sont gratuites en Hollande) pour me rejoindre plus vite. Malheureusement il confond deux noms de ville très proches… et se retrouve à cinquante kilomètres à l'est de la bonne route. Et mer…. C'est lui qui avait la carte photocopiée aujourd'hui. Les petites routes ne sont pas très visibles. Il doit s'arrêter très souvent pour se repérer. De mon côté, je pédale, je pédale. Mais je me trompe aussi de route, alors que Fabien doit être sur le point de me rattraper. Gros coup de speed à 35 km/h pour regagner la bonne route, en espérant que Fabien ne m'a pas doublé entre temps (on avait un petit problème de portable aujourd'hui, je ne pouvais pas le contacter car je n'avais plus de batteries…). Finalement, on se retrouve à 190 kilomètres du départ et 25 kilomètres de l'arrivée. Il était temps ! Le vice président du Rotary Club de Bruxelles Europe nous rejoint sur la route à 18h. Après 224 kilomètres et 9 heures 20 minutes de vélo, la journée est terminée. De mon côté ça va plutôt bien. Je n'ai pas trop forcé aujourd'hui, avec une moyenne de 24 km/h. Fabien a plus galéré.

Une collecte de sang est organisée pour notre passage. Une radio va nous réveiller à 8 heures pour faire une petite interview en direct, ensuite nous avons une conférence de presse à midi. La collecte dure toute la journée. Nous rencontrons Olivier Bertrand, du service du sang. Il s'est occupé de l'organisation de la collecte et de la presse ; il est rassuré de nous voir ! Il nous explique que son objectif est que d'ici une dizaine d'années, les donneurs n'aient besoin de faire qu'un seul don par an. Cela nécessite de trouver un grand nombre de donneurs supplémentaires. Cette opération " Les Voyageurs au Grand Cœur à Bruxelles " pourrait contribuer, nous l'espérons, à recruter de nouveaux donneurs.

Nous dînons chez un membre du Rotary. Echange des fanions des deux clubs. Celui de Bruxelles se veut européen. L'Europe… Nous réalisons tout doucement avec Fabien que notre voyage se termine. Il est passé extrêmement vite ; c'est dingue d'avoir effectué tout ce parcours en si peu de temps. Nous avons rempli tous nos objectifs. Il y a huit mois, on fixait le 27 août 2004 comme date d'arrivée à Bruxelles. Nous y sommes arrivés. Cela est une performance en soi. Avoir réussi à boucler les étapes comme nous l'avions prévu, malgré les galères, la fatigue et les longues étapes. Maintenant il nous faut revenir en France, à Clermont-Ferrand. Encore quatre jours.

Les personnes autour de nous parlent français (pas partout en réalité, puisque la Belgique connaît un gros problème linguistique, avec d'un côté les Flamands, qui ne parlent pas français, et de l'autre la Wallonie, francophone. Il existe également une autre communauté à l'est, germanique celle là… !), les automobilistes roulent vite et ne font pas trop attention aux cyclistes, les pistes cyclables sont de moins bonne qualité qu'en Hollande… Pas de doute, on se rapproche de la France ! La Belgique compte de nombreuses pistes cyclables, c'est vrai. Mais elles ne sont pas en très bon état (j'ai souvent dû rouler sur la route pour éviter les secousses très désagréables) et le vélo n'est pas prioritaire (dans les faits) comme en Hollande. Ça permet de nous remettre dans le bain de notre très cher pays, que nous retrouvons… dans deux jours.

En arrivant en Belgique par le Nord, on constate que le français n'est pas la langue locale. Forcément, nous sommes dans la région flamande. Il nous faut attendre Bruxelles pour entendre parler français, avec cependant quelques expressions ou particularités belges. Le vice-président du Rotary nous explique le problème linguistique belge. Pour résumer… eh bien c'est vraiment compliqué ! On a du mal à comprendre comment ils s'y retrouvent. On appelle ça " le compromis belge ", ou l'art de la cohabitation ! Il existe trois communautés : la communauté flamande au nord, la communauté française (Wallonnie) au sud et la communauté germanophone à l'est. Les deux premières sont les principales, mais chacune a un parlement. Le tout est chapeauté par un parlement fédéral. Au total donc, 3 langues et 4 parlements, pour un pays grand comme la Bretagne.

Les deux communautés flamande et française ne s'aiment pas trop. La Wallonie était historiquement plus riche que la Flandre. Le charbon des années 1830 a considérablement enrichi cette région. La Flandre était alors délaissée par le sud. Peu à peu, la tendance s'est inversée, avec la baisse du charbon. La Flandre a développé des industries nouvelles. Aujourd'hui, elle se trouve être beaucoup plus riche que la Wallonie. Revanchards, ils veulent leur indépendance ! Les impôts sont relativement élevés en Belgique, les Flamands en ont marre de payer pour les Wallons. Ce problème, linguistique à la base, apporte de nombreux problèmes et des aberrations. Tout d'abord, ça coûte cher : quatre parlements à financer, pour un tout petit pays… Ensuite, les communautés ne parlent pas la même langue. Si le français est compris par les Flamands, l'inverse est peu vrai. Et les Flamands ne font pas l'effort de parler français avec un Wallon, question de dignité ! Enfin, les conflits sont permanents. Les ennuis doivent être partagés entre les communautés. Ainsi, les avions qui décollent de Bruxelles (la capitale bilingue) survolaient les champs de la Flandre pendant de longues années. Les Flamands ont trouvé injuste d'avoir toutes les nuisances engendrées par le survol des avions. Les nuisances sont maintenant partagées entre les deux communautés, et la moitié des avions part en direction de la Wallonie… survolant Bruxelles ! Les Belges n'ont plus qu'à espérer qu'aucun incident technique ne survienne, et qu'aucun avion ne se crash sur la capitale… Les Belges se débrouillent tout seuls : pas besoin de terroristes pour dévier un avion sur la capitale.

Malgré tout, ils cohabitent ainsi depuis de nombreuses années. Chacun défend sa communauté, sa culture, sa langue. L'Etat fédéral essaye d'assembler les différents morceaux pour maintenir le pays en l'état, et ça semble fonctionner. Pourvu qu'ça dure... ! En tous les cas, vu de l'extérieur, c'est amusant ! Nos amis belges sont inimitables !

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