Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.
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Retrouvez le récit de ce voyage à vélo moto dans le livre 152 pages dont 8 de photos couleur. Prix public : 15 euros. DVD également disponible : 8 euros |
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Vingt troisième étape : Cybinka - Berlin, 177 km.
Nous quittons notre hôtel à 7h00 ce matin. Une grosse étape nous attend. Il a plu cette nuit, et les nuages sont encore bien installés. Nous n'aurons eu que deux jours de soleil en Pologne (sur sept...). On se souvient alors de nos amies polonaises qui nous disaient :
- Mais bien sûr, il fait toujours soleil chez nous, il n'y a qu'en France qu'il fait mauvais...
Dès les premiers coups de pédale, je m'aperçois que le vent a tourné ! Alors qu'il nous avait bien aidés la veille, il nous vient de pleine face aujourd'hui... La journée s'annonce difficile.
Nous passons la frontière allemande à Frankfurt. Le douanier (eh oui, toujours les douanes…) nous reconnaît.
- Je vous ai vu à la télé.
Nous quittons la Pologne avec cette petite phrase sympa. Merci Kuba ! L'arrivée en Allemagne est saluée par les éoliennes. Elles semblent être le signe distinctif entre les pays forts de l'Europe et les pays arrivants. Nous espérons en voir bientôt en Pologne, Slovaquie ou autres pays de l'est, pour remplacer les vieilles centrales nucléaires. L'Allemagne est le paradis pour les cyclistes. Nous avons fait quelques kilomètres sur des grands axes, et utilisé beaucoup d'axes secondaires. Dans tous les cas, les automobilistes et routiers sont très respectueux des cyclistes. Ils ne vous doublent que si personne n'arrive en face, ils respectent largement le périmètre de sécurité, ils font très attention lorsqu'ils traversent les pistes cyclables (très nombreuses et en très bon état)... Bref, on est loin des autres pays traversés, dont la France, qui a beaucoup à faire de ce côté-là. C'est un plaisir de rouler sur ces routes, et de ne pas avoir à serrer les fesses lorsqu'on entend un automobiliste arriver.
Beaucoup moins drôle : le vent. C'est chouette de voir ces éoliennes tourner, mais il faut du vent pour les rendre productives ! Cette journée a été galère ! On a fait 177 kilomètres contre le vent. La moyenne n'est donc pas la même qu'hier, puisqu'il nous a fallu 8 heures 10 minutes. J'ai fait les vingt derniers kilomètres sur une jambe ; mon tendon d'Achille droit s'est soudainement réveillé. Je ne pouvais plus appuyer sur la pédale... Finalement j'arrive au camping de Caputh, au sud de Potsdam, à 18h00, où Fabien a planté la tente. Il va me chercher de la glace pour le tendon. Le nom du camping correspond bien à mon état de forme : Kaput. Fabien a rencontré un motard à Potsdam, alors qu'il était un peu perdu au milieu de tous ces panneaux. Sven, Allemand, lui a payé un café, le temps de lui expliquer où se trouve le camping et de parler entre motards. Il se prépare à faire le Tour de l'Estonie avec sa femme, en moto. Fabien lui explique notre Tour. Sven parle parfaitement bien le français (c'est surprenant en Allemagne ; on a l'impression que la moitié des Allemands parlent parfaitement bien notre langue ; l'autre moitié ne parle ni anglais ni français...).
Voilà pour cette première journée en Allemagne, qui a été éprouvante (une de plus !). On espère que tout va rentrer dans l'ordre pour la suite. On a une journée de repos prévue pour demain. Ça devient de plus en plus dur de se lever le matin, d'autant plus qu'on met le réveil à 5h30 maintenant (vu qu'on n'a plus que de grosses étapes). Les jambes sont lourdes, les paupières et la moto aussi. Demain, on en profitera pour se réveiller un peu plus tard que d'habitude, et pour visiter Berlin (Sven a donné un petit tuyau à Fabien : le bus numéro 100 permet de visiter la capitale. Pour trois euros, vous faites deux heures de bus et voyez tout Berlin). Il nous faut aussi faire une petite révision de la moto. Une vidange s'impose, et il faudrait qu'on change une des pièces qui tient la valise droite. Fabien galère tous les jours avec cette fichue valise qui n'arrête pas de se décrocher (au moins dix fois par jours !). On a allégé un peu ses bagages hier. On a fait partir sept kilos en France par la poste. Mais ça ne se voit presque pas. C'est dingue tout ce qu'on peut mettre sur une moto ! Le problème est que plus on en met, et plus il est difficile de la manœuvrer.
En cette journée de repos, le temps ne nous permet pas de visiter la capitale allemande. Il a plu toute la journée (bizarre…) ; on n'avait vraiment pas envie d'aller se tremper. La journée passée au camping a été, cette fois-ci, entièrement consacrée au repos. Ça fait du bien, surtout que nous avons toute l'Allemagne à traverser. Nous pensons faire cela en deux jours... Tout dépend de ce tendon droit et du vent. On espère que ces deux paramètres nous seront favorables ! Nous sommes entrés dans la partie la plus difficile du Tour, avec nos quelques 200 et quelques kilomètres à faire par jour…Aïe aïe aïe ! Nous sommes attendus à Bruxelles pour une collecte de sang. Nous devons donc y être à temps. Au pire, si les jambes ne tournent pas trop bien, on peut couper à travers en évitant Amsterdam. On trouve toujours une solution chez les voyageurs !
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