Julien Leblay...
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Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"


152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros
Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Vingt-huitième étape : Bruxelles - Reims, 242 km

Ce matin, debout à 5h00. Comment avez-vous deviné ? La journée d'hier nous a permis de nous reposer malgré la forte demande journalistique. Nous avons dormi chez la sœur d'Olivier Bertrand, notre responsable de communication du service du sang. Il me conduit en dehors de Bruxelles pour éviter que je me perde. C'est du temps et des kilomètres de gagnés. Un dernier merci et c'est parti.

Nous passons devant Waterloo, lieu de bataille où Napoléon a pris une " dégelée " (expression belge voulant dire " déculottée ") par les Anglais le 18 juin 1815. Un lion, posé sur un terril, symbolise cet endroit. Fabien ne devait pas être bien réveillé quand il est passé devant car il ne l'a pas vu…Dur dur les réveils en cette fin de Tour ! Au sud de Bruxelles, le relief devient un peu plus accidenté. De petites côtes de 8 à 10 % viennent casser les pattes. Avant de quitter la Belgique on traverse Chimay, ville connue pour... sa bière de trappistes ! Malheureusement nous n'avons pas le temps de nous arrêter, ni de place sur la moto pour prendre un carton de cette bière brune, excellente, que tout amateur de cette précieuse liqueur sait apprécier.

Nous rentrons en France par les Ardennes. Ca nous fait bizarre de revenir ici ! Cela fait plus d'un mois que l'on est parti, et surtout nous avons traversé dix pays européens… et nous revoilà de nouveau dans l'hexagone ! L'excitation est à son comble. Pendant plusieurs kilomètres on rigole, on crie, on lève les bras en signe de victoire ! C'est vrai qu'il nous reste plus de six cent kilomètres à faire avant d'arriver à Clermont, mais peu importe, on est déjà arrivé. On en profite pour passer quelques coups de fil, maintenant que ça ne va plus nous coûter les yeux de la tête (les opérateurs de téléphonie mobile se feraient-ils des couilles en or sur les voyageurs ?...). On essaye de préparer notre arrivée, et appelons ceux qui nous ont soutenus avant le départ. Eric Baléchat, de l'Espace Info Jeune, nous annonce une bonne nouvelle : nous avons reçu 4 000 euros à la bourse Course en Solidaire de la Mutualité française. Alors ça pour une nouvelle, c'est une bonne nouvelle ! On en profite pour remercier de nouveau Eric, qui nous a soutenus (et aidés !) depuis le début de notre aventure, dès le mois de septembre dernier. Il nous a été d'une très grande aide, et nous a permis d'obtenir cette bourse (une de plus !). Merci Eric !

Sur la route, un dernier journaliste belge nous téléphone pour faire une interview. Petite halte journalistique en France pour les Belges ! Nous avons passé une grosse partie de la journée au téléphone, entre deux coups de pédales. Nous arrivons dimanche, alors il nous faut contacter la presse locale et nationale... Un journaliste de France 2 nous dit que nous n'avons pas d'image spectaculaire à montrer, et donc que ça n'intéresse personne...
- On fait de la télé nous, monsieur. Deux cyclistes qui arrivent à Clermont, ça n'intéresse personne. Il nous faut du spectaculaire. Il nous faut des images de vous en train de gravir des cols, de galérer sous la pluie...
On s'imagine alors un scénario télévisuel, pour satisfaire l'appétit des journaleux. Un peu du style Tour de France : - Chute d'Armstrong !
- Oui Jean-Réné, on vous écoute, c'est important.
-Tout à fait, Armstrong a chuté dans l'ascension de l'Alpe d'Huez. Il est arrivé comme un boulet dans un virage et ses freins ont lâché, il est allé tout droit, à plus de 40 km/h... A première vue il a une double fracture ouverte du tibia... Le médecin arrive à ses côtés... Il lui met une bande et il repart, c'est incroyable, quelle rage de vaincre il a cet homme ! C'est impressionnant, cette chute lui a donné un "rush", il repart de plus belle... ça y est, il rejoint ses anciens coéquipiers de peloton... et les laisse sur place... c'est impressionnant. Il négocie la dernière courbe... attention à la sortie de virage... c'est bon ça passe. Il relance pour la dernière ligne droite et remporte l'étape !
Et au consultant, ancien coureur cycliste, d'ajouter :
- C'est incroyable la capacité de récupération de ce garçon, quand on pense qu'il s'est cassé une jambe il y a à peine dix minutes, c'est incroyable.
- Tout à fait, surtout quand on voit la moyenne de cette étape de montagne. Ils ont gravi sept cols et ont bouclé l'étape de 475 kilomètres à 48 km/h. Et il faut quand même préciser que nous n'avons eu aucun cas de dopage depuis le début de la compétition...

Ca aussi, c'est dingue. Dans le cyclisme professionnel, si vous regardez bien, ils vont plus vite qu'avant mais ne se dopent plus... On se demande à quoi ça leur servait de se doper... Voilà donc du spectaculaire. En veux-tu ? En voilà ! Peu importe si c'est crédible. Plus c'est ahurissant, mieux ça passe.
Le mieux, c'est quand il y a du sang, des morts, des attentats, enfin... plein de belles choses comme cela. Quand on entend un journaliste d'une chaîne nationale dire "c'est génial" ou un truc dans le style, en voyant un avion se crasher dans une Tour du World Trade Center, on se demande dans quel monde vit-on. Journaliste, ta vie est alimentée par la mort. On t'imagine souriant en train de rêver à un attentat en Irak. Tu pourras ainsi dire au JT du lendemain cette phrase qui te plaît tant : "Irak, encore un attentat cette nuit. Il s'agit du plus meurtrier depuis la fin de la guerre". Attentat, meurtrier, guerre… voilà les mots que tu veux absolument caser quand tu joues au scrabble. Le plaisir suprême est quand tu peux caser cette phrase à mille points : "attention, certaines images peuvent choquer". Voilà donc ta mission : faire peur à la population. L'insécurité n'est-elle pas née de l'imaginaire des journalistes ? Il serait intéressant de se pencher sur les chiffres de cette fameuse insécurité et de sa médiatisation. Nous serions surpris de constater que ce sujet est exagérément exposé par les médias. Mais les médias servent peut-être le gouvernement... Il ne faut pas rassurer le peuple, ça le ferait pencher à gauche...

Alors on parle des jeunes qui cassent, qui taguent, qui violent. Bien sûr, grâce à cela, on entend des discours du style "ah les jeunes d'aujourd'hui, ils s'ennuient, alors ils cassent tout", ou alors "les jeunes ne respectent rien"... Bien sûr, si on ne montre que le mauvais visage, minoritaire, de la jeunesse. Et puis les médias ont un grand rôle dans notre société. Imaginons le petit banlieusard qui voit à la télé une voiture brûlée par des jeunes dans un quartier voisin. Eh bien il va faire pareil pour passer à la télé. Au lieu de ça, si on montrait des jeunes faisant de belles choses, comme des actions pour les sans abris, des représentations de hip-hop dans leur quartier ou d'autres choses utiles et bénéfiques à notre société, culturelles ou humanitaires, alors peut-être que leurs voisins voudraient faire la même chose pour se faire reconnaître. Le rôle des médias devrait être celui de tirer la population vers le haut. Au lieu de cela, elle ne propose qu'un mauvais visage de notre société et incite à la délinquance. C'est très grave. Et nous, on est là, derrière notre poste, à nous lamenter devant les drames quotidiens. Mais bon sang, réveillons-nous ! Qu'est-ce que cela nous apporte de connaître toutes ces horreurs ? On nous endort et on nous manipule par des informations soigneusement triées pour nous faire peur et nous asservir. Alors regardez nous. Il y a des personnes qui font de belles choses ! Et nous ne sommes pas les seuls, dieu merci ! Eteignez votre poste de télé et regardez autour de vous. Vous verrez des jeunes qui se bougent ! Avec notre vélo et notre moto, on veut vous montrer les valeurs du sport et de la vie, de la générosité, de la fraternité, du partage... Du vent, ça n'intéresse pas... Voilà dans quelle société nous vivons. Croyez-moi, l'insécurité vient plus des médias que de la rue… A vous d'en juger. Bref, revenons à notre Tour, peu spectaculaire et inintéressant...

Entre les montées casse pattes et les coups de fil, on arrive finalement à 18h00 à Rethel. On est à 10 kilomètres du camping. Cool ! On en profite pour envoyer les derniers communiqués de presse par mail. Et là : surprise ! On reçoit alors un mail de nos Français rencontrés à Bratislava ! Ils habitent Reims (à quarante kilomètres, et nous invitent pour ce soir... Je regarde le compteur ; déjà 200 kilomètres… Bon, eh bien on va en faire 240 ! Et c'est reparti, pour une fin d'étape rallongée !

Juste avant d'arriver chez eux, je négocie un rond point un peu trop rapidement. Mes pneus ont parcouru 5 000 kilomètres et n'adhèrent plus comme dans leur jeune âge. J'ai un peu trop couché le vélo, et me retrouve les fesses par terre dans une glissade en travers du rond point. Deuxième chute du Tour, toujours sans gravité. A peine écorché. C'est bon, personne n'a rien vu, on remonte sur le vélo comme si de rien n'était. Au total, 242 kilomètres, 10 heures de vélo. Bonne étape encore ! Mais cela nous a permis de raccourcir celle de demain : nous aurons environ 160 kilomètres à faire.

Petite anecdote : mon compteur a passé la barre des 20 000 kilomètres aujourd'hui ! Je l'ai depuis que je fais du vélo, c'est-à-dire six ans. Ça fait pas une grosse moyenne par an, surtout que j'en ai fait 6 000 cette année. Mais bon, ça en fait un peu quand même. J'ai eu le temps d'en voir du pays à vélo. Voilà, c'était juste pour la petite anecdote. Cela montre qu'on n'a pas besoin d'être un grand cycliste pour faire un Tour d'Europe. Il suffit juste d'avoir une bonne forme, une grande motivation, et une excellente assistance !

Pascale et ses nombreuses filles nous reçoivent chez elles. Une bonne douche, un repas réparateur, un bon matelas… le paradis ! Cela fait partie des bonnes rencontres de ce Tour. Pascale a eu du mal à nous contacter. Elle pensait que le centre de don du sang était au courant de notre passage à Rethel… Déjà qu'à Clermont ils ne sont pas au courant, alors ici...

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