Julien Leblay...
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Tour des Balkans à vélo : 5300 kilomètres pour le don du sang


Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo dans les Balkans
dans le livre

"Ballade cyclobalkanique"


244 pages dont 10 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
Ballade cyclobalkanique. 5300 kilomètres à vélo pour le don du sang

Vingt-huitième étape : Mostar - kalinovik, 111 km - Bérengère II, le retour.


Bérengère me retrouve à 2h00 ce matin dans l'appartement de Céline. Elle m'accompagnera de nouveau sur de nombreux kilomètres, jusqu'a Sarajevo. Cette fois ci elle est tout de même stressée à l'idée de parcourir ces étapes. En effet, elle s'est beaucoup renseignée auprès de bosniens, en partie des cyclistes, sur les routes que j'ai décidé d'emprunter. Tous lui ont déconseillé de faire ces étapes. Trop difficile, trop de montagnes et trop de chaleur. Bref, des routes très difficiles pour des Céline confirmes, et impossibles pour une demoiselle. De mon côté je ne vois pas pourquoi elle ne réussirait pas à me suivre. Elle a un vélo et une motivation indestructibles, et cette montagne ne me paraît pas si terrible... A suivre donc !

Nous décollons à 5h00. Apres un petit détour du à une erreur de lecture de carte, nous commençons la montée au dessus de Mostar. La voila la montagne. Le test pour Bérengère ! Nous évoluons dans un décor encore désertique, asséché par la chaleur et le sol caillouteux. La route s'élève. Nous observons un château perche, tout la haut. La route s'élève encore. Nous regardons avec stupéfaction le décor qui se déroule sous nos yeux. En bas, tout petit, le même château qui nous dominait. Puis le décor change. Les arbres envahissent peu à peu le terrain. Enfin des arbres plus grands que moi ! Je redécouvre des sensations très agréables : l'ombre ! Je peux enfin m'arrêter sous un arbre, protégé des rayons du soleil. Je peux relever mes lunettes de soleil dans des forêts. Je ne suis plus ébloui par cet ennemi redoutable. La foret, enfin, après plus de deux semaines passées dans des régions désertiques et arides.

Plus haut, un plateau où les rochers reprennent le dessus. La bataille semble rude entre rochers et arbres. Qui gagnera ? Le deuxième je le souhaite ! Apres 26 kilomètres de montée, la route s'arrête enfin de s'élever. Nous sommes à 1093 mètres d'altitude. Une longue descente dans une splendide forêt nous emmène à Navesinje. Petite bourgade ayant son charme. Les maisons ne sont pas en ruines et plutôt jolies. Nous resterons ici le temps de nous rafraîchir un peu et de nous ravitailler. En effet, il s'agit du dernier endroit où nous pourrons trouver à manger avant Ulog, le point d'arrivée prévue pour cette étape. Fruits, pâtes, sardines. Nous voilà repartis.

La route que nous empruntons depuis ce matin est peu encombrée par les voitures, ce qui me réconcilié un peu avec la Bosnie. Qu'il est bon de circuler ici lorsqu'il n'y a pas de voitures ! La route que nous empruntons ensuite est encore plus tranquille. Le bitume a disparu, les cailloux et la poussière le remplacent. Nouvelle montée La, le cadre est magique. Le chemin évolue dans une gorge de calcaire gris. Nous suivons un lit de rivière Un endroit idéal pour se baigner. Les rives enherbées, quelques arbres, un décor magique. Il manque juste de l'eau dans la rivière, complètement asséchée. Plus haut, un plateau karstique. Les dolines succèdent aux avens dans des ondulations à la fois douces et abruptes. Je retrouve dans ce plateau à la fois l'aridité des Causses de Lozère et la douceur du Cézallier. En arrière plan, une montagne de rochers se dresse, impériale. Au milieu ce chemin qui serpente entre les rochers saillants, dresses, momifies par l'eau et le gel. Un décor glacial, lunaire. J'explique à Bérengère que c'est dans ce genre d'endroits que je peux facilement pleurer, transporte par la puissance de la nature qui s'empare de tous mes sens et de tout mon corps. C'est la que je prends conscience de la grandeur des éléments, capables de sculpter et modeler de tels paysages, et de la petitesse du cyclotouriste, qui se trouve un peu la par hasard, et qui ne veut surtout pas déranger Je ne fais que passer, ne me transformez pas en momie de pierre ! Mais je ne pleurerai pas cette fois-ci. On ne pleure pas devant les femmes lorsqu'on est un homme. C'est vrai quoi, j'aurai l'air de quoi ?!

Plus loin, un troupeau de vaches. Pas de taureaux, nous passons sans encombre ! La civilisation n'est donc pas loin. Cela fait plus de 15 kilomètres que nous n'avons vu personne. Pas une maison. Nous en voyons alors deux. Des gens vivent ici... Des enfants sortent de l'une d'entre elle. Nous les saluons. Ils nous répondent avec vivacité. Certainement contents de voir du monde, même de loin. Commence alors une longue descente sur Ulog. Descente difficile à négocier sur ce chemin de terre.

Ulog. Petit village de 15 habitants. Une rivière, un bar sur chaque rive. Petite baignade pour se rafraîchir Ulog signe la fin de étape Nous dénichons un petit coin sympa pour planter la tente. Mais il n'est que 13h00. Bérengère veut continuer, pour raccourcir étape de demain. Elle qui pensait souffrir dans cette étape se voit en demander encore plus ! Je rechigne un peu, elle me plait bien cette petite berge. Mais c'est vrai qu'il est tôt. Bérengère a gain de cause et nous repartons à 16h00. J'appuie fort sur les pédales dans la montée, pour lui faire regretter sa dernière volonté !

Encore une fois le décor est splendide, avec une énorme gorge à notre droite. Plus loin, la montagne sous toutes ses formes. Au loin, une montagne rocailleuse, qui ferait certainement le plaisir des amateurs de treks et d'escalade. Plus près, des gorges profondes rongées par une rivière que nous ne voyons pas. Autour, des versants moins abrupts recouverts par une forêt de chênes ou conifères. Ici où là des petites éclaircies exploitées par les paysans. Et où nous sommes, encore un plateau karstique. Bérengère commence à être une spécialiste des avens et dolines. A l'approche de Kalinovik, ces dernières sont remplies par les ordures. Pratique les décharges en Bosnie. Les trous sont déjà fait, il ne faut plus que les remplir !

Des vaches nous accueillent, puis des tracteurs et des paysans. Des petites fermes et maisons. J'ai l'étrange sensation de traverser le village de Anzat le luguet, dans le Cézallier Seule différence la forme de l'église et la Rakija que l'on nous sert au bar. Un alcool fait maison de 50 degrés et plus. Ca nous aidera à planter la tente !

Les enfants du village nous disent que l'on peut dormir au pied de l'église.
- pas de problème pour planter la tente. C'est souvent que des marcheurs ou des cyclistes viennent dormir ici.

Bérengère parle un bosnien parfait et c'est donc elle qui fait la discussion. Elle leur explique ce que l'on fait la, et plus particulièrement mon périple autour des Balkans. Un enfant me demande mon numéro de téléphone et un autographe. Le voila ravi ! Ils resteront avec nous le temps que l'on mange et que l'on plante la tente. Tout les impressionne. Le vélo (bien sur), la tente, le camping gaz, le décolleté de Bérengère et la photo de la demoiselle sur mon vélo (photo que j'ai récupérée sur un bord de route en Croatie; charmante compagnie dans les longues montées !), la façon de manger de pain de Bérengère... Bérengère s'amuse de ces discussions auxquelles je ne comprends absolument rien. Ils sont très sympathiques et complètement inoffensifs pour nos affaires. Juste curieux, communicatifs et attachants.

Attachants et le mot qu'il convient. Impossible de s'en débarrasser. Nous allons nous coucher. C'est alors que le groupe de curieux grossit. Ils étaient seulement 4, les voila une dizaine à tourner autour de notre tente. Attachants... Nous voulons dormir. Je sors une première fois brutalement de la tente. Mais ils courent vite, impossible d'en choper un. La deuxième tentative est plus convaincante. J'ai le temps d'expliquer à l'un d'entre eux que nous souhaitons dormir maintenant. Ils comprennent et tous désertent notre terrain. Il s'agissait donc juste d'enfants très sympathiques et compréhensifs, qui n'avaient juste pas l'habitude de voir débarquer chez eux deux cyclistes.

Cette étape m'a donc réconcilie avec la Bosnie. Les paysages traverses aujourd'hui furent grandioses. Cette montagne est belle et grandiose. Sa puissance se lit sur tous ses rochers. A côté de cela nous n'avons vu que très peu d'automobilistes et la fin de journée avec ces enfants était très agréable. Je m'endormirai le sourire jusqu'aux oreilles, avec à mes côtés une demoiselle ravie et rassurée de sa prestation cyclopédique. Finalement cette montagne bosnienne n'était pas si terrible. Nous avons du grimper au total entre 40 et 50 kilomètres Mais les pentes n'étaient pas terribles, tout comme les températures très raisonnables. Belle journée !

PS : désolé pour les photos, mais j'ai fait une petite erreur de manip tout de suite. J'ai efface les dernières photos de la journée L'album s'arrête donc brutalement dans la dernière montée après Ulog. Mais je n'en avais pris que très peu après...

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