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Tour des Balkans et Roumanie à vélo


Serbie - Kosovo - Albanie - Macédoine Bulgarie et Roumanie


Jour 13. Ohrid - mavrovo.
Le jour le plus chaud de Macédoine...

Nous nous levons à 4h00 du matin pour échapper aux griffes du patron, Etre dans l'illégalité met les sens aux aguets mais donne un peu de piment au voyage, qui en manque un peu à mon goût...

Après Struga, nous longeons la rivière descendant du lac d'Ohrid. Elle s'élargit une première fois au niveau d'un barrage hydroélectrique. Serpentant dans une montagne boisée, sa surface verte est presque alléchante. Presque dis-je, car les nombreuses bouteilles en plastique flottant y donne beaucoup moins de charme...

Après le barrage, la vallée se ressert en une étroite gorge qui se ressert un peu plus loin. Nous traversons deux petits villages sans nom avant d'arriver à Debar. Petite ville située sur un étroit plateau dominant de 30 mètres la rivière, cette ville nous fait tout de suite bonne impression. Les gens nous saluent de nouveau et nous sourient, alors que depuis notre entrée en Macédoine nous avons été plutôt marqué par l'indifférence des macédoniens. Une maison affiche trois belles chaises bleu turquoise. Plus loin des odeurs de grillades émoustillent nos papilles alors que la musique orientale égaye les rues. Près du centre ville, des chevaux tirant une charrette en bois sont garés en épis. Sur chaque côté est marqué en grosse lettre "TAXI". L'un d'eux est dyslexique : "TAIX" !

Nous nous arrêtons au centre. Un vendeur de melons traverse la rue pour nous en offrir un. Plus loin un barbier parlant parfaitement bien français nous interpelle. Au café les gens nous regardent avec insistance et nous sourient alors que nous mangeons avec gourmandise des Lokoums multicolores. Un macédonien vivant en hollande vient nous saluer et nous demande ce que nous faisons ici. Peu habitués à voir des touristes, ils sont ravis de nous voir arrêtés ici. On lui explique le voyage à vélo et il nous quitte en disant qu'il donnera son sang de retour en hollande. En fait nous sommes dans une partie de la Macédoine peuplée en grande partie par des Albanais (plus de 80%). On retrouve donc les sourires et attentions qui nous avaient plu dans ce pays voisin.

Nous retournons voir notre barbier. Kaloch nous reçoit avec son grand sourire. Je m'assois pour la première fois dans la chaise d'un barbier et repense à la dernière fois que je me suis rasé. Cela devait être le 31 décembre dernier... Il manie le blaireau avec vivacité, change la lame de son rasoir (ouf !) puis me rase avec habileté. Le geste est vif et précis alors qu'il continue à nous parler avec son excellent français belge. Il nous explique que lui aussi est albanais comme nonente cinq (95) pour cent des 15000 habitants de Debar. Ainsi, pendant la dictature communiste en Albanie, il n'a pas pu voir les membres de sa famille, car aucun échange n'était possible avec ce pays. Même une mouche ne pouvait pas traverser la frontière rajoute un de ses clients parlant également très bien français.

Le rasage terminé, il me badigeonne avec plusieurs produits, alternant piquant et douceur. Il termine la séance par un massage vigoureux au niveau du front, des tempes puis des épaules. C'est sur un dernier sourire que nous quittons Debar à 13h30. Ces trois heures passés dans cette ville ont été enchanteresses. Les gens y sont très sympathiques, ce qui rend cette ville d'apparence banale tout a fait charmante et insolite. Pour sûr, un arrêt à Debar est incontournable pour tout trajet entre Ohrid et Skopje, et une halte chez Kaloch le barbier est une option sympathique.

13h30 n'est certainement pas une bonne heure pour repartir. Aujourd'hui est le jour le plus chaud que la Macédoine n'ai jamais connu. 46 degrés Celsius, qui dit mieux ? Avant de redescendre au niveau de la rivière, une petite montée nous fait regretter la ville. Mais finalement nous trouvons du réconfort à nous baigner un peu plus loin dans l'eau très fraîche de la rivière Radika. Nous y mangeons les fruits et légumes achetés à Debar, ainsi que le melon offert par ce paysan accueillant.

Nous repartons après 17h00. On nous a annoncé une difficile montée pour rejoindre Mavrovo. Les vingt premiers kilomètres se font en suivant la rivière, a l'ombre de la montagne. La vallée s'est franchement resserrée et nous évoluons maintenant dans un canyon. Nous sommes dans le parc national de Mavrovo, qui dénombre 52 sommets à plus de 2000 mètres d'altitude, dont le Golem Korab (2764m), le point culminant de Macédoine. Et notre rivière n'est qu'à environ 700 mètres d'altitude... L'aiguille de la mosquée de Jance parait bien petite, écrasée par la montagne. A flanc de coteau, c'est le dernier village que nous voyons avant le lac de Mavrovo. La route s'élève finalement. La montée se fait en compagnie des taons, qui nous harcèlent pendant de trop nombreux coups de pédales. Pour ma part, je comptabilise 4 piqûres sanctionnées par 7 meurtres !.

La chaleur de l'après midi et la longueur de l'étape (déjà plus de 100 Km au compteur) nous font gravir la dernière pente avec peine. Un camion nous double avec lenteur. Je prends sa roue et profite de son aspiration pendant plus d'un kilomètre, puis prend un câble s'y détachant et me fais tracter ainsi sur les 500 derniers mètres avant d'atteindre le lac. Finalement, cette côte n'était pas si terrible ! J'attendrai Berengère quelques minutes. Il faut que je prenne du temps pour lui dire comment pouvoir profiter de l'aide des véhicules lents !

C'est un peu plus loin que nous camperons. L'appétit ne m'est toujours pas revenu et je boude les pâtes. Demain est un autre jour. Le dernier jour avant une journée de repos, enfin. Depuis le début de ce tour, je n'ai pas passé un jour sans pédaler...


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