Julien Leblay...
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Tour des Balkans et Roumanie à vélo


Serbie - Kosovo - Albanie - Macédoine Bulgarie et Roumanie


Jour 8. Tirana - Qukes.
Le long de la Shkumbin

Etape d'hier complétée aujourd'hui. Finalement la croix rouge nous a retrouvé !

Nous sommes sur les vélos à 6h00. Vêtues d'une robe noire et coiffées d'un foulard blanc, les albanaises mènent leur vache unique au pré. Elles l'attacheront certainement à un piquet pendant les premières heures du matin.

La campagne que nous traversons est habitée d'une manière diffuse. Les maisons, simples mais mignonnes, sont séparées les unes des autres par des jardins et vignobles. Sur certaines d'entre elles nous pouvons voir des pantins accrochés sur les toits. Certains ressemblent à des pendus, d'autres à des marins ou des lapins...

Puis la route s'élève et je retrouve le relief qui nous avait fait tant souffrir avec Sophie. Ici les rochers sont noirs et lisses. Après dix kilomètres, nous nous offrons une vue sur tout le sud de l'Albanie. La montagne couvre tout l'espace. Elle ressemble à celle de Lovcen au Monténégro, ou les arbres rabougris peinent à recouvrir tous les rochers blancs. Nous roulons ensuite à flanc de coteau sur une dizaine de kilomètres, dominant ainsi ces montagnes et les scrutant avec intérêt

Elbasan. Derrière ce joli nom à connotation turque se cache une ville d'une grande laideur. Les oliviers ont grande peine à dissimuler les cheminées d'où s’échappe une épaisse fumée blanche ou noire. Une vaste zone industrielle s'étend avec grande tristesse. Cette ville est implantée dans une large vallée creusée par la rivière de Shkumbin que nous allons maintenant remonter.

Nous pouvons trouver en Albanie une diversité incroyable de moyens de transport. La voiture tout d'abord, représentée par les Mercedes (souvent volées dans les pays de l'ouest de l'Europe, privilégiées pour leur grande résistance. Ce serait selon les dires d'Andi les seules à pouvoir rouler sur les routes albanaises sans se briser en morceaux !). Suivent les mobylettes à deux ou 3 roues, avec ou sans remorque. Les vélos sont également en grand nombre. Certains ont également trois roues et portent une remorque articulée. On trouve également beaucoup de voitures é trois roues (deux derrière et une devant), des chevaux, ânes ou vaches (plus rare) tirant une remorque à deux ou 4 roues (dans le premier cas le chauffeur est généralement debout sur la remorque). Bref, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses, pour tous les âges et usages.

La route suit la rivière. Large vallée, elle ne nous offre pas d'ombre. Il est 9h00 lorsque nous quittons Elbasan, et il fait déjà trop chaud pour pédaler. Nous préparons notre ravitaillement pour la journée que nous souhaitons passer dans la rivière. Un commerçant fait la tournée des maisons pour vendre son pain. Nous nous arrêtons pour lui en acheter un, il nous l'offre. Heureuse surprise ! Nous nous arrêtons encore quinze kilomètres plus loin auprès de la rivière. Le bain s'impose et nous rafraîchit. La sensation est régénératrice. Relaxant et rafraîchissant, ce bain nous fait un bien fou ! Après une petite heure, nous discutons avec des jeunes albanais avant de partir. Ils s'empressent de nous demander ce que nous pensons de leur pays. Depuis Shkoder, que du bien !

Il nous faut faire 7 kilomètres pour arriver a Librazhd. Les cinq premiers se font relativement bien, mais très vite l'effet de la rivière se dissipe, la fraîcheur disparaît et nous suffoquons dans la fournaise. A Librazhd nous nous arrêtons acheter des fruits puis allons dans un café. Le chef, Musa, parle parfaitement français. Il veut absolument nous vendre une de ses pizzas, la spécialité de la maison, cuites au four. C'est justement leur problème. Nous sommes nous même cuits au four albanais, il nous est impossible d'avaler quelque chose d'aussi chaud que nous ! Il nous annonce d'ailleurs qu'il fait 39 degrés aujourd'hui, et qu’il annonce ces températures pour toute la semaine.

La salade avalée, nous poursuivons notre route sur un petit kilomètre avant de nous installer près de la rivière, une nouvelle fois. Elle est large d'une dizaine de mètres environ. Nous la traversons à pied pour chercher l'ombre. En amont de notre emplacement, un groupe de jeunes se baignent. Il n'y a que des garçons. Nous avons remarqué qu’il existe en Albanie une très forte séparation entre les deux groupes sexuels. Les hommes et les femmes ne se mélangent pas. Aux bars, on ne trouve que des hommes. Ici, la plage n'est remplie que d'hommes, ce sont eux qui jouent aux cartes, assis sur des cartons à l'ombre des arbres...

Les berges sont encombrées de nombreux déchets en tous genres, dont la bouteille de coca cola est la plus représentée. Dans l'eau gisent des bouteilles en verre qui n'ont pas pu être emportées par le courant.

On peut également voir de l'autre côté deux bunkers dont un couché sur le flanc. Une fois baignés, nous ressortons plus sales que lorsque nous sommes rentrés, une couche de sédiments s'étant déposé sur notre corps. Loin des rivières a écrevisses de Bosnie, et loin également de celles pleines d'hydrocarbures de Serbie, les rivières albanaises représentent un juste milieu de ce que l'on peut trouver dans les Balkans : il y a bien pire mais on peut faire beaucoup mieux !

Au dessus de la rivière, le flanc de la montagne très pentue est couvert de feuillus en tous genres. Le tout est recouvert par ce ciel bleu, tenace, qui aujourd'hui seulement autorisé la présence de nuages qu nous comptons au nombre de trois...

On redémarre à 18h00 lorsque la montagne apporte son ombre à la vallée. Les couleurs changent encore. La roche devient ocre à notre niveau alors que la montagne est coiffée par une chape sommitale blanchâtre. Les femmes rentrent avec de l'herbe sur le dos, les vaches mangent encore, surveillées par des vieillards ou des enfants. Deux d'entre eux gardent un troupeau de vingt chèvres dans la montagne. Les chiens qui ont survécus à la chaleur de la journée errent de nouveau à la recherche de nourriture. Des ânes nous saluent par de grands hennissements. Toute cette activité se déroule dans un cadre pittoresque, ou d'immenses tas de foins dominent des carrés de mais irrigués.

Lorsque nous avons quitté la rivière, la patronne du café explique à des jeunes curieux que nous sommes français. Comment le savent-ils ? Elle nous a donné de l'eau sortie du frigo en nous remerciant... Sur la route, les gens sortent de leur maison pour nous saluer et nous crier des "hello" ou "hi", les automobilistes nous font de grands gestes amicaux. Sans aucun doute, le reportage concernant ce voyage est passé à la télévision ! Le gros avantage est que l'on nous demandera plus si nous sommes tchèques ! Evidemment, nous espérons aussi que les gens qui nous voient et qui font le rapprochement avec le reportage télé pensent à présent à donner leur sang .L'avenir nous le dira.

Nous arrivons au lieu de camp à 20h00. Avant de regagner la rive de la rivière, nous effectuons un dernier ravitaillement pour acheter du pain, 2 loukoums et du yaourt (Berengère est une grande mangeuse de yaourts, il faut le savoir avant de partir en voyage avec elle !). La vendeuse a l'air très excitée de nous voir et se démène en quatre pour nous aider. Nous déambulons dans son magasin qui est en fait un amoncellement de cartons ouverts à même le sol ou il faut nous servir.

Après un dernier bain dans la rivière, agrémenté avec un savon de Marseille, nous nous endormons pour une nouvelle nuit en Albanie. Encore deux trois choses concernant l'Albanie : Les Albanais sont timides et ne parlent quasiment pas anglais, mais beaucoup italien. Ainsi, les rencontres sont peu nombreuses et souvent écourtées par des problèmes de communication. Mais ils arrivent toujours à nous demander ce que l'on pense de leur pays. Pour ce faire, ils prononcent "Albania" avec le pouce levé pour dire "super" et nous regardent d'un air inquisiteur. Alors on répond de la même façon, en disant "albania" et en levant le pouce pour dire "super" !

Pour ce qui est du ravitaillement en eau, nous avions eu de grosses difficultés dans le nord du pays. Mais ici ça va beaucoup mieux, il y a des fontaines partout. Souvent des albanais y sont installes et remplissent un bac de canettes de coca ou font que l'on peut acheter. On peut aussi y trouver des pastèques ainsi gardées au frais. Il se vend toute sorte de chose sur les routes albanaises, c'est impressionnant !

Voilà pour aujourd'hui, à tout de suite pour la suite !


Lire la suite du voyage à vélo : arrivée à Korce



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