Julien Leblay...
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Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"


152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros
Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Cinquième étape : Briançon - Turin, 151 km.

La cinquième étape est marquée par notre arrivée en Italie ! Nous pensions avoir une petite étape alors nous partons de Briançon à 10h00, après la pluie. Nous gravissons le dernier col français : le col de Montgenèvre, qui nous conduit tranquillement en Italie, laissant derrière nous les Alpes françaises et la Collégiale de Briançon. Dans la descente de Clavières, le spectacle des Alpes italiennes est saisissant ! Des gorges profondes se dessinent devant nous, rien à voir avec le côté français. Fabien et moi sommes médusés devant ces immenses paysages. La route qui nous conduit à Cesana longe ces falaises. Nous nous arrêtons plusieurs fois dans la descente pour profiter du spectacle. En contrebas de la route, un ruisseau alimenté par la fonte des glaciers ronge des carcasses de voitures appartenant jadis à des automobilistes imprudents… Les barrières de sécurité ont dû être installées après… Vous l'aurez deviné, la descente est très dangereuse, et il n'est pas question de louper un virage… Et lorsque l'on voit les rambardes de sécurité à seulement quelques centimètres du gouffre, on a de quoi s'inquiéter !

Petit ravitaillement à Cesana. Comme nous sommes en Italie, nous optons pour… une pizza, évidemment ! Il est vrai que ce n'est pas l'idéal pour les sportifs, mais bon, c'est pas comme si on faisait le Tour de France… ! Fabien doit se dépatouiller avec son italien et son anglais. Mais en fait, le français est encore très bien parlé (tout comme l'italien est parlé à Briançon : la majorité des pancartes y sont traduites dans cette langue). On remercie Géraldine qui nous a préparé un petit dictionnaire multilingue avec les mots de base pour chaque pays que nous allons traverser. Cela nous sera certainement très utile, même si l'anglais sera notre langue privilégiée.

Ravitaillement effectué ; nous nous dirigeons maintenant vers Sestrières. Quoique nettement plus raide, l'ascension se déroule bien. Nous quittons les Alpes hostiles pour gagner les alpages parsemés de troupeaux de vaches ou de brebis venus ici pour y passer l'été. Ces prairies d'altitude, les estives, sont très appréciées pour la qualité et la diversité floristique. Les vaches, veaux, broutards ou simples moutons profitent de cette abondance estivale pour accumuler des réserves, avant de redescendre dans les vallées durant la rudesse hivernale. Un petit vent de dos nous pousse vers le sommet et nous fait parvenir le son des sonnailles. Le décor est, là encore, magnifique. Nous en profitons au maximum car ensuite, c'est la longue descente sur Turin et la plaine du Pô, que nous redoutons. Fabien rencontre des Ardéchois à Sestrières, et leur expose notre projet. Un petit prospectus pour la route !

Turin se prépare à recevoir les Jeux olympiques d'hiver en 2006. Une grosse partie se déroulera à Sestrières. De ce fait, toute la ville est en travaux et les routes y allant sont encombrées par des pelles et des camions. Une Italie en chantier. Apparemment ils s'y sont pris un peu plus tôt que les Grecs ! A notre droite, le tremplin construit pour le saut à ski défie les courageux. Et dire qu'il y a des types qui vont sauter de tout là haut pour arriver tout en bas… impressionnant.

La descente dans la vallée del Chisone dure quarante kilomètres. Quarante kilomètres de bonheur pour les jambes ! Mais à Perosa, il nous reste encore cinquante kilomètres pour arriver à Turin. Nous sommes dans la plaine padane, qui est la première région économique de l'Italie et qui s'étend sur 46 000 km² (presque deux fois l'Auvergne !). Avec ses 652 kilomètres, le Pô est tout simplement le plus grand fleuve d'Italie. Il né dans les Alpes, au Mont Viso (2022 mètres d'altitude) et se jette dans la mer Adriatique, au sud de Venise. Il sert l'irrigation de grandes cultures de maïs, riz ou céréales. Une plaine qui s'étend à perte de vue, avec des lignes droites faisant souvent plus de dix kilomètres… déprimant !

Il n'y a pas encore trop de monde sur la route jusqu'à Pinerolo. Ensuite, c'est la galère ! Les routes sont encombrées et les cyclistes ne sont apparemment pas les bienvenus sur ces routes. Alors je roule tête baissée sur la ligne blanche du bord droit, et je pédale. Cette partie est très ennuyeuse. Les champs de maïs se succèdent les uns aux autres. De grandes lignes droites de plusieurs kilomètres à avaler… bienvenue dans la grande plaine du Pô. Turin nous paraît très loin ! Les voitures et camions me frôlent souvent, manquant de me faire tomber. Alors je reste concentré sur cette ligne blanche, que je ne dois pas quitter… stressant. Pour Fabien, c'est le même constat. Son chargement lui interdit de dépasser les 80 km/h. Il doit donc se concentrer également sur le côté droit, et serrer les fesses lorsqu'il se fait doubler. Ce n'est pas limité à 90 km/h sur ces routes ? Si si… Ah, bon… Nous arrivons enfin à Turin, qui n'a rien de très joli, surtout lorsque le temps est voilé comme aujourd'hui. Là, le président du Rotary Club de Turin 45ème Parallèle, Fabrizio Rapelli, nous appelle. Il nous a réservé une chambre dans un hôtel. Il m'indique sa localisation. C'est là que mon anglais me fait défaut ! Cela aurait été dans une petite ville, on aurait trouvé, mais dans Turin… Finalement on chope un italien qui appelle notre président pour lui expliquer où on se trouve, dans cette grande ville, et l'attendons pour qu'il nous conduise à l'hôtel. L'italien est une langue bizarre. Les bras de notre inconnu partent dans tous les sens alors qu'il explique, au téléphone, à notre hôte où nous sommes. Ce dernier arrive après plusieurs minutes. A croire qu'il n'y a pas besoin de faire de grands gestes pour se faire comprendre. Les Italiens en feraient-ils trop ? !

Il signor Rapelli est un homme sympathique. Par contre l'hôtel se trouve à l'autre bout de la ville, à quinze kilomètres d'ici… La galère continue ! Il nous indique la route à prendre pour s'y rendre, car il ne peut plus rester à nos côtés. Après une heure et demie à vadrouiller dans cette jungle urbaine, nous trouvons notre hôtel. Il est 20h00. Un hôtel trois étoiles, une chambre de trente mètres carré, une hôtesse très charmante… Nous savions que nous serions bien accueillis ! Nous allons dormir ici pour deux nuits. Que du bonheur ! Ce soir, Lasagnes pour tout le monde. Les petits plats surgelés ne sont pas très consistants. Il nous en faudra deux chacun pour caler notre appétit féroce. Je pensais mettre à jour le site le soir. Mais la digestion m'a emporté et je me suis endormi comme une masse. Nous avons parcouru 151 kilomètres, en 6h30. Avec deux grosses montées, ça laisse des traces. Les deux prochaines étapes seront beaucoup plus roulantes. Si le temps et le vent sont favorables, alors peut-être réussirons-nous à boucler Turin - Mantova (trois cent kilomètres) en une journée… Affaire à suivre !

Cette journée a été très contrastée, avec la vision sublime des Alpes italiennes et le stress et la longueur de la plaine du Pô, que nous allons traverser dans toute sa longueur. La fatigue nous ronge peu à peu. Ce début de Tour est éprouvant pour tous les deux. Fabien fait un boulot énorme depuis le début. Il a un gros chargement sur la moto (qui attire tous les regards des passants, automobilistes ou motards : marrant !) ce qui rend les manœuvres difficiles et parfois hasardeuses ; il s'occupe de toute la bouffe, le ravitaillement en eau, les affaires au camping ou à l'hôtel, l'itinéraire… et en plus il supporte mes humeurs pas toujours drôles ! Il est clair que sans une assistance de cette qualité, je ne pourrais pas faire autant de kilomètres dans la journée. Quand je vois son état de fatigue à la fin de la journée, je me dis qu'il me fait gagner énormément d'énergie ! Beaucoup de personnes nous disaient avant de partir que Fabien serait tranquille pendant ce voyage. Eh bien croyez-moi, ce n'est vraiment pas le cas. Nous sommes deux à faire ce Tour, et nous sommes autant fatigués l'un que l'autre à la fin de la journée. Cette journée de repos à Turin sera donc très appréciée pour tous les deux. Nous avons déjà effectué 765 kilomètres et plus de 34 heures de vélo. On avance bien mine de rien !

A l'étranger, nous rencontrons un autre problème pour actualiser le site. Nous avions pris une option " grand voyageur " dans notre forfait Internet, nous permettant, en théorie, de nous connecter dans tous les pays que nous allions traverser. Cette option ne fonctionne pas. Dommage. Ainsi, il nous faut désormais trouver un cyber café qui, de surcroît, accepte les clefs USB, vu que je tape le résumé de chaque étape sur notre portable… Toute une histoire ! Nous avons été royalement accueillis par le Rotary Club de Turin 45ème parallèle. Nous avons dîné avec le président, Fabrizio Rapelli et une de ses confrères (ou sa femme) et avons discuté de tout et de rien. Il nous a expliqué qu'aujourd'hui, le 24 juin, est un jour férié car les habitants de Turin fêtent la San Giovanni, qui est le protecteur de Turin. En Italie, chaque ville a son protecteur ; à chaque protecteur est associé un jour férié. Un magnifique feu d'artifice a clôturé cette journée. Nous avons demandé à Fabrizio Rapelli si le feu d'artifice avait été organisé pour accueillir " les Voyageurs au grand Cœur ".
- Of course yes !
C'est bien ce qu'on pensait… !

Ce jour de repos nous a fait énormément de bien. Nous avons pris un peu de temps pour visiter Turin, mais pas trop car nous ne voulions pas perdre d'énergie à gambader dans les rues très rectilignes de la ville. De plus, Turin est en travaux (à cause des Jeux Olympiques) et n'est donc pas forcément super à visiter tout de suite. Les nuages nous cachent le ciel depuis hier, l'atmosphère est moite… Pas terrible quoi.

Etant en Italie, vous comprendrez que nous voyons beaucoup… d'Italiens ! Alors, un bon Italien se doit de se mettre du gel sur les cheveux, qu'ils soient courts, mi longs ou longs. Les lunettes de soleil sont de rigueur, de jour comme de nuit, et sont relativement grosses, extravagantes. Une mouche ? Non, un Italien ! La chemise n'est jamais entièrement fermée (c'est également vrai pour certaines Italiennes), le tronc est droit, la tête haute. En voiture, l'Italien se doit de griller les feux rouges - encore plus en moto - dans l'extrême limite du raisonnable. D'ailleurs, chaque fois qu'un feu passe au vert, le premier de file regarde bien à droite et à gauche et laisse passer les retardataires ! Les motards roulent très très très vite…et ont quasiment tous des motos sportives. Lorsque nous y étions, le casque n'était pas obligatoire pour tout le monde (pas pour les petites cylindrées (mobylettes et petits scooters), mais cela a changé à partir du 1er juillet où tout le monde est obligé d'en porter. Les vélos sont des insectes sur la route. S'ils restent hors de portée du pare-chocs, tout va bien, sinon… eh bien je n'ai pas encore testé. Mais vu l'allure à laquelle les automobilistes roulent, il vaut mieux rester vigilant ! Quant aux limitations de vitesse, eh bien c'est comme en France. Mais ici, Sarko s'arracherait les cheveux. Elles ne sont pas respectées… car pas connues des simples citoyens.

Fabrizio nous raccompagne à notre hôtel. Silence, nous écoutons le commentateur de foot à la radio. Nous sommes en plein Euro et l'Italie est en deuil, leur équipe a été prématurément éliminée. Nous lui disons que le plus dur, c'est de s'y habituer. En France, on est rodé, et ça ne nous fait plus rien de voir notre équipe disparaître au premier tour. On est déjà tellement content lorsqu'elle est sélectionnée ! Il n'a pas l'air d'accord avec moi…

Etape précédente : Rémuzat - Briançon                                                                    Etape suivante : Turin - mantou



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