Tour d'Europe vélo-moto pour le don du sang. Etape entre Burgdorf et Dunekamp, en Allemagne

Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"

152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros

Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Vingt-cinquième étape : Burgdorf - Dunekamp, 243 km.

Et rebelote ; debout à 5h00 pour le cycliste. Cette étape s'annonce encore très longue. Nous avons décidé d'utiliser les grands axes, et non pas les axes secondaires. Cela nous fera faire moins de kilomètres, et donc gagner du temps et de l'énergie. Les grands axes sont généralement longés par des pistes cyclables en Allemagne, donc cela ne pose aucun problème du point de vue sécurité. Et puis les Allemands sont très respectueux et se comportent très bien sur la route. Nous sommes surpris de voir un tel comportement ! La France nous paraît être une jungle à côté. Je quitte le camping vers 6h00. Le temps de faire cinq kilomètres, et je connais la deuxième crevaison du Tour. La journée s'annonce bien. Je change la chambre à air, aidé par un Allemand qui me voit la roue à la main. Le temps d'effectuer la réparation, il me dit que c'est Armstrong qui vient de gagner le Tour de France. Ils ne font donc toujours rien contre le dopage dans le cyclisme… Je repars en remerciant cet inconnu, aide spontanée de ce matin naissant.

Dernière pause en Allemagne Quelques kilomètres plus tard, un tracteur me double. Je prends la roue et je le suis pendant trente kilomètres. Le bonheur ! Il y a encore beaucoup de vent de face aujourd'hui. Cet abri est une aubaine. Tout cycliste sait à quel point c'est agréable d'avoir un abri de la sorte lorsque l'on doit affronter le vent toute une journée. Et puis ils roulent à plus de 45 km/h ici. C'est très appréciable de rouler si vite sans dépenser beaucoup d'énergie ! Fabien me rejoint au bout de 160 kilomètres. Il fallait qu'il range tout notre bordel (comme d'hab'), qu'il fasse quelques courses, qu'il poste des cartes postales, qu'il fasse le plein, qu'il lise les mails… Ça prend du temps tout ça. Et puis il n'est pas obligé de se lever à 5h00 du mat', alors il en profite pour bien dormir. Le matin, je pars avec trois litres d'eau. Ça me permet d'être autonome pendant cinq heures environ. Quand il y a des nuages, comme ce matin (et comme tant d'autres jours !), je bois nettement moins et Fabien a encore plus de temps pour se préparer. Nous quittons l'Allemagne à Nordhorn, en face d'Amsterdam. Nous ne sommes pas monté à Meppen car demain nous nous arrêterons au sud d'Amsterdam, pour avoir une plus courte étape (170 kilomètres) et pour être un peu moins loin de Bruxelles. L'Allemagne a été très agréable à traverser. On pourrait penser que cette grande plaine ressemble à celle du Pô. Pas du tout ! Bien sûr, il s'agit d'une grande plaine de culture. Mais les sensations qu'on ressent sont différentes. On se sent plus dans la campagne. Cela peut être dû au fait qu'il y a de nombreuses forêts. Les habitations et les fermes, en briques rouges, sont charmantes ; les éoliennes, très nombreuses, attirent l'attention et rompent la monotonie. Et puis les routes sont beaucoup plus agréables, grâce aux pistes cyclables d'une part, et au comportement des automobilistes d'autre part. Cette traversée restera donc un bon souvenir de notre voyage. Elle aura été très rapide, c'est vrai, mais nous l'avons appréciée. Encore merci aux allemands pour leur savoir-vivre, c'est un exemple à suivre.

Nous rentrons en Hollande. Le matériel agricole est impressionnant dans cette grande plaine. Les tracteurs roulent à plus de 45 km/h ; il y en a un qui roulait même à 52 ; je l'ai suivi quelques centaines de mètres, pas plus. C'est la période des moissons. Ces énormes tracteurs tirent deux remorques avec bien quatre vingt quintaux dans chacune ; les moissonneuses sont énormes, les botteleuses également. On est dans un autre monde. Il y a quelques jours, on voyait encore des charrettes d'herbe tirées par des chevaux...

La Hollande nous accueille à 18h 30. Nous nous arrêtons dans un camping juste après la frontière. Nous avons parcouru 243 kilomètres, en 9 heures 40 minutes. Les mollets tirent un peu. Ces deux grosses étapes à la suite vont laisser des traces. Un peu de glace en arrivant, des étirements, et ça ira pour demain, sans problème ! Par contre, on n'a jamais payé aussi cher pour avoir un petit bout de pelouse. 23 euros la nuit au camping... Pour ce prix là, on avait deux lits dans un hôtel en Pologne... Pour couronner le tout, on n'a pas d'électricité. Alors on se cantonne dans les toilettes pour écrire le résumé de la journée.
- Pour ce prix là, on n'aura pas à payer un jeton pour la douche au moins, me dit Fabien.

Pensez vous ! Il nous faut encore payer pour se laver. On se demande combien on devra payer pour aller pisser. Par chance, c'est gratuit. Bienvenue en Hollande ! Mis à part ce camping, ce pays nous fait très bonne impression. Il y a des vélos partout, encore plus qu'en Allemagne. Nous roulerons sur ce plat pays pendant deux jours. On quitte les toilettes pour rejoindre notre tente, en se disant que demain sera une bonne journée.

Etape précédente : Berlin - Burgdorf Etape suivante : Dunekamp - Utrecht