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Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"


152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros
Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Treizième étape : Keszthely - Kapuvar, 139 km.

Nous partons du camping de Keszthely à 11 heures ce matin. Il y a des jours où on a du mal à démarrer. Nous prenons la direction de Zalaszentgrot. On vous donne quelques petits noms sympa à lire. Pour la prononciation, on laisse votre imagination vagabonder. Dans ces pays de l'est, ce serait intéressant de savoir comment ils comptent les points au scrabble. Les " z " ou les " y " doivent compter pour un petit point seulement contre dix chez nous ! Trop facile de les caser ! A voir. Mais pour l'instant, on n'a pas eu trop le temps de jouer aux jeux de société.

Nous traversons la plaine hongroise. D'un point de vue paysager, l'empreinte du communisme est très présente. Des parcelles immenses, de plusieurs dizaines d'hectares, s'étendent de part et d'autre des routes rectilignes à n'en plus finir. Nous traversons également de grandes futaies de charmes et de chênes. Nous sommes à l'opposé de l'habitat très diffus de la Slovénie. Ici, toutes les maisons sont rassemblées dans des petits villages, autour d'une église. Toutes les habitations se ressemblent étrangement : grises, carrées avec des toits en tuile. On trouve également souvent d'immenses bâtiments qui tombent en ruines. Les agriculteurs ont longtemps travaillé pour l'Etat communiste qui était propriétaire des grands domaines, la petite paysannerie restant indépendante. Ainsi, tout a été regroupé, parcelles et habitations, pour obtenir ces immenses domaines de plusieurs milliers d'hectares. Elles n'ont jamais été très productives alors que le potentiel est grand. Mais des agriculteurs fonctionnaires, ça ne peut pas marcher. Ce métier demande beaucoup plus que trente cinq heures par semaine et nécessite une grande flexibilité dans les horaires, ainsi que l'amour du travail. De ce fait, la Hongrie, comme de nombreux anciens pays communistes, a pris beaucoup de retard en agriculture. La chute du communisme (comme diraient Les Inconnus : " c'est pas une vie ") a redonné le droit de propriété aux paysans. Aujourd'hui, on se retrouve avec des petits paysans, qui trimballent du foin en charrettes tirées par deux chevaux, et des industriels à la tête d'immenses domaines, avec des parcelles allant souvent jusqu'à cent hectares, et des bâtiments immenses. Les petits paysans sont menacés d'extinction, tant le poids des industriels, pratiquant " l'agribusiness " est grand. Comment un paysan avec sa charrette peut-il résister aux énormes moissonneuses batteuses qui avalent ces milliers d'hectares de céréales ? Le regroupement des habitations n'arrange en rien la situation : les paysans ont beaucoup de distance à faire contrairement aux nôtres où la plupart du temps la ferme se trouve au centre de l'exploitation. La collectivisation fut un désastre dans ce pays, comme dans beaucoup d'autres ; la transition le fut également.

Pour revenir à l'étape du jour, nous avons rejoint Kapuvar, au sud est du " Neusiedler See " (grand lac qui s'étend en Autriche et en Hongrie). Nous sommes allés plus haut que prévu. On en a marre des moustiques alors on pédale vite pour y échapper. On a fait 139 kilomètres en 5 heures de vélo. Du coup, nous avons à peine trente bornes à faire demain pour nous approcher de la frontière autrichienne. On ira sûrement s'installer à Sopron, pour visiter Vienne l'après-midi.

Le temps était très lourd toute la journée. Du coup, on n'y a pas échappé, on s'est pris des seaux d'eau sur la tête à cinq kilomètres seulement du camping. J'ai rarement pris un orage de cette violence sur la tête. Au loin, la route est bloquée par un nuage de pluie qui roule sur le bitume. Pas moyen d'y échapper, on ressort trempés. Les patrons du camping sont sympathiques. D'une part parce que c'est vraiment pas cher (mais ça, c'est parce qu'on est en Hongrie, eux n'y sont pour rien !). Pour 20 euros, on a une caravane, avec l'électricité et deux petits lits. Très appréciable quand on voit le temps qu'il fait dehors (rappel : à Venise, à ce prix là, tu as le droit de déplier ta tente sur un petit carré de gazon et tu galères pour l'électricité !). Ils nous ont payé un coup à notre arrivée et la fille, Monica, nous a prêté son ordinateur pour internet, puisque l'accès via notre portable ne fonctionne toujours pas… La journée a été plutôt cool. On est arrivé vers 17h00. Les jambes ont encore bien tourné aujourd'hui. C'est plutôt rassurant dans l'optique de la traversée de l'Allemagne, qui va être la partie la plus dure du parcours (mais on n'en est pas encore là !). On s'est fait bouffer par les moustiques qui sont en quantité phénoménale et qui ont faim de touristes. Les insectes sont impressionnants. Fabien a croisé un lucane cerf-volant d'au moins dix centimètres... énorme ! Et puis il y en a partout. La visière de la moto a stoppé le vol de nombreux individus volants, qu'il nous est impossible d'identifier...

Demain, c'est quasiment repos, avec trente bornes à faire. Une grosse heure et c'est fait ! Nous avons une petite semaine de repos qui s'annonce. Nous rejoindrons Bratislava où nous poserons les valises pour trois jours. Le bonheur !

Etape précédente : repos à Zagreb                                                                Etape suivante : Kapuvar - Sopron


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