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Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"


152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros
Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Onzième étape : Novo-Mesto - Zagreb, 103 km.

Nous quittons la Slovénie pour rejoindre Zagreb, où nous sommes attendus par le Rotary Club local. Pour cela, nous nous levons assez tôt pour afin d'arriver aux alentours de 14h00 dans la capitale croate. Nous quittons Riwall à 8h00. Merci pour la litière et la visite, c'était très agréable ! Il a plu toute la nuit. Un toit est à l'évidence bien plus confortable qu'une toile de tente, d'autant plus lorsque cette dernière n'est pas étanche. Nous partons habillés de nos vêtements de pluie. Elle va nous accompagner jusqu'à la frontière.

Fabien et moi voulons passer la frontière à travers les montagnes. Nous quittons l'axe principal pour gagner nos petites routes blanches. Très vite, nous nous retrouvons, encore une fois, sur un sentier, au milieu des vignes et des maisons isolées. Il pleut beaucoup ce matin, mais le cadre est somptueux. Il nous est cependant difficile de vous dire exactement où nous étions ! La " route " empruntée est la pire que nous ayons trouvée jusqu'alors. A cet instant, nous sommes sortis de notre défi sportif pour rentrer dans un voyage complètement délirant, où on se retrouve avec une moto super chargée et un vélo de route sur des sentiers slovènes, au milieu des montagnes. Nous faisons penser à deux évadés du Goulag, chers à Sylvain Tesson. A part qu'ici, ce n'est pas le bagne que nous fuyons, mais les grands axes routiers. Et la taïga que nous traversons n'est autre qu'une forêt dense et humide. Une autre différence majeure : cette escapade forestière est formidable ! On se sent complètement coupé du monde, loin de tout, et libre, parfaitement libre. Avant de partir, nous ne pensions pas emprunter ce genre d'itinéraires, surtout pas avec mon vélo ! Et puis finalement, dans ce contexte particulier de Tour d'Europe, on se retrouve à utiliser des routes que jamais nous n'aurions utilisées autrement que dans une simple balade dans notre pays. Ce sont des moments que nous retiendrons sûrement, cette traversée de la Slovénie par les chemins de terre !

Finalement nous nous retrouvons sur une route bitumée. Ouf ! Mais nous ne sommes pas du tout où nous voulions être ! On a dû se tromper de chemin un peu plus tôt. Tant pis, rien de bien méchant. Du coup, nous voulons traverser la frontière par Palmina, qui est une station de ski. Une dure montée nous conduit sur… un chemin (comment avez vous deviné ?), et les douanes. Et là, c'est le drame ! Nous montrons nos deux passeports à l'autorité (charmante) chargée de surveiller ce chemin. La demoiselle en question nous demande de patienter, le temps pour elle d'étudier nos passeports. On plaisante entre nous.
- Tu vois le coup qu'elle nous dit de rebrousser chemin !
- Non, il n'y a pas de risque, on vient en paix !
Pensez-vous ! Elle revient vers nous et nous demande pourquoi on veut emprunter cette route pour aller en Croatie. - Eh bien, nous voulons quitter votre beau pays par les montagnes, pour en prendre plein les yeux et pour éviter la circulation de la vallée.
Peu convaincant apparemment... Elle nous demande alors si nous avons deux cent tolars (un peu moins d'un euro). C'est le prix à payer pour utiliser cette route… Surprise ! Quitte à payer, elle pourrait au moins être goudronnée...
- Cette route est réservée aux Slovènes et aux Croates. Les étrangers doivent payer s'ils veulent passer.
Nous n'avons que soixante dix tolars et dix euros… Rien à faire, on ne passe pas. Je viens de me taper dix bornes de montée, sur des chemins de terre et sous la pluie. Je suis trempé jusqu'aux os, Fabien n'est pas plus sec. Et cette demoiselle, avec un pistolet à la hanche (beaucoup moins charmante qu'elle ne le paraissait pour le coup…), nous explique qu'il nous faut redescendre, qu'elle est désolée, que c'est l'administration qui veut ça… On a beau lui affirmer qu'elle est trop charmante pour ne pas nous laisser passer, nous sommes obligés de faire demi-tour. Et puis même si nous avions eu assez d'argent, elle nous explique que récemment des touristes allemands ont voulu passer ici (en voiture eux). Ils ont payé les deux cent tolars, mais les douanes croates, quelques mètres plus loin, les ont refoulés… on ne passe pas n'importe où en Croatie, il faut y rentrer par la grande porte ! Nous le saurons pour les prochaines fois. Ils devraient quand même faire un petit effort, eux qui veulent tant rentrer dans l'Union européenne. Ce n'est pas le meilleur moyen de montrer sa volonté d'ouvrir ses frontières aux autres pays européens. Après de longues négociations stériles, nous redescendons la longue pente que nous venions juste de grimper. Ils s'en foutent à la douane, ils voient passer deux pèlerins dans la journée, ils ne doivent pas être trop fatigués quand vient l'heure d'aller dormir ! Ca ne les a pas dérangés de me dire que j'avais monté toute cette côte sous la pluie pour rien.

Nous envahissons la Croatie par Bregana. Ici, à la frontière, Fabien n'a même pas besoin de montrer son passeport… Allez comprendre l'administration locale… Les routes croates changent des slovènes. Certaines sont pavées (peu appréciées par mes fesses), d'autres sont faites de grandes plaques de cinq mètres de long, collées les unes aux autres. Les joints ne sont pas très bien faits, et ça secoue à chaque passage de plaque à plaque. Pour assaisonner le tout, elles sont généralement fendues dans le sens de la largeur, ce qui rajoute une secousse… C'est pas top pour le vélo !

Malgré toutes ces péripéties, nous arrivons à Zagreb à 15h00. Nous faisons comme à Turin. Un Croate interpellé au hasard dans la rue appelle le Président du Rotary club. Son chauffeur vient nous chercher pour nous conduire chez lui. Un bon repas réparateur, une bonne douche et une excellente sieste nous permettent de récupérer de cette journée. Nous avons effectué 103 kilomètres aujourd'hui (comme hier ) en 4h45. Mais le temps n'était pas clément et nous a fait brûler beaucoup de calories inutilement, tout comme les douanes locales ! Nous avons quitté ce très beau pays qu'est la Slovénie. Ce voyage nous a permis de le découvrir d'une manière tout à fait originale, à travers petites routes et sentiers. Nous avons pu apprécier tous les charmes de ses montagnes, et vous les conseillons pour vos prochaines destinations de vacance. Nous allons visiter beaucoup plus brièvement la Croatie, qui est également un pays magnifique, et qui a l'énorme avantage, contrairement à la Slovénie, de posséder une côte ouest à fort potentiel touristique. La côte adriatique, avec ses nombreuses îles (plus de mille), est très attirante et devient une destination touristique à la mode pour les occidentaux que nous sommes. Par contre le contraste entre la côte et le centre du pays est énorme. Le tourisme fleurit sur la côte alors que la population du cœur de la Croatie reste pauvre. Ce pays a donc encore quelques efforts à faire pour pouvoir rentrer dans l'Union européenne. Ils devraient prendre le prochain wagon, dans environ deux ans. Alors peut-être pourrons-nous passer d'un pays à l'autre par les petites routes...

Malgré les quelques chemins empruntés, nous sommes dans les temps, puisque nous avons roulé à une moyenne de 23,7 km/h. Par contre, nous ne sommes plus sur des bases de 5 000 kilomètres, mais plutôt de 5 500. Malgré le raccourci de cinquante kilomètres que nous savons pris dans les Alpes, nous avons déjà parcouru plus de cent cinquante kilomètres de plus que prévu… Nous ferons les comptes à notre arrivée ! Côté forme, on accuse le coup de plus en plus. Nous avons eu beaucoup de coupures depuis quelques jours. Cela nous permet de récupérer, c'est vrai, mais ça casse le rythme, et ce n'est pas forcément mieux. Après Zagreb, nous avons deux étapes de plus de cent soixante kilomètres à faire pour nous remettre dans le bain, et pour reprendre le rythme ! Les tendons ne m'ont plus fait mal à partir de la troisième étape, mais là ça me chatouille un peu… rien de bien méchant. Enfin, j'ai perdu trois kilos. Je pense que je suis stabilisé maintenant et que je ne vais pas en perdre d'autres. Conclusion : tout va bien !

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