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Tour des Balkans à vélo : 5300 kilomètres pour le don du sang


Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo dans les Balkans
dans le livre

"Ballade cyclobalkanique"


244 pages dont 10 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
Ballade cyclobalkanique. 5300 kilomètres à vélo pour le don du sang

Vingt-sixième étape : Stolac - Mostar, 51 km - Petite étape pour rejoindre Mostar.


Aujourd'hui est une petite étape, avec un peu plus de 40 kilomètres au programme. Rien à signaler mis à part que je travers des paysages brûlés par de récents incendies. Il fait très chaud comme je vous le dis, cela se lit même sur les paysages...

Après vingt kilomètres, je me fais doubler par une grosse bagnole tout klaxon au vent, alors qu'une autre voiture arrive en face. Le mauvais automobiliste a droit à mon doigt d'honneur et à ma bénédiction d'usage. Celui ci s'arrête. Ca tombe bien, j'ai plein de choses à lui dire ! Mais je pense tout de même à ma mésaventure du tour d'Europe ou, dans la même situation, j'avais été à deux doigts de me faire casser la gueule par un automobiliste français à la carrure de rugbyman...

J'arrive à hauteur de sa fenêtre. Un gros monsieur accompagne de sa femme. Enerve, je lui explique que je ne suis pas du tout content. Il ne parle pas anglais, sa femme si. Alors il m'explique qu'il fallait que je lui laisse plus de place pour me doubler. Je lui explique alors que non. C'était à lui de arrêter derrière moi et d'attendre qu'il n'y ait personne en face. C'est une règle de bonne conduite qui s'applique à tous les chauffeurs et chauffards. Sa femme me répond :
- Nous ne savions pas ça
- Vous ne savez pas ? Mais alors pourquoi conduisez-vous. Arrêtez-vous ici, donnez moi les clefs, je vous appelle un taxi. Arrêtez de conduire avant de tuer quelqu'un ! Je sors mon portable. Lui ferme la vitre et continue sa route... Apres les touristes sur la côte croate, je décerne la palme du mauvais conducteur aux bosniens, sans hésitation. Enfin, celui la n'a pas voulu me casser la gueule. Comme quoi, l'automobiliste bosnien reste tout de même plus civilisé que le français...

A Mostar, je me rends au Centre Culturel Français où Céline et Jasmina m'attendent. Céline est française et est responsable du centre. Jasmina est bosniaque (communauté musulmane de Bosnie) et est sa collègue. Elles ont organise tout mon séjour ici, avec l'hébergement du cyclo notamment Toutes deux m'en apprennent un peu plus sur Mostar, qui est une ville qui a considérablement souffert de la guerre. Jasmina parle français car elle a quitté la Bosnie durant la guerre et est venu s'installer en France, à Annecy. Lorsqu'elle est revenue ici, en 1995, 90 % des maisons n'avaient plus de toit. Et, évidemment, le fameux pont de Mostar avait été détruit

Cette ville a toujours été cosmopolite, avec une part égale d'Orthodoxes, catholiques et musulmans. Ces trois communautés arrivaient à vivre ensemble, mélangées, jusqu'a la guerre. Autour d'un déjeuner, Céline m'explique que c'est ici que la Bosnie comptait le plus de mariages mixtes entre personnes de différentes religions. Mais la guerre et la destruction du pont ont considérablement change la vie dans la ville. Maintenant Mostar compte une partie catholique et une partie musulmane, alors que les serbes ne sont quasiment plus ici.

A l'image du vieux pont, la vieille ville a été reconstruite. Mais autour, le spectacle est affligeant. Comme dans la plupart des villes bosniennes, je me prends une claque des le panneau de la ville franchie. Avant, la campagne, le désert Des maisons en ruine certes, mais des ruines qui ressemblent à celles que l'on peut trouver dans nos villages français. Mais une fois dans la ville, c'est toujours un choc. Des impacts d'obus sur tous les murs, sur le bitume. Des squelettes de maisons, avec seulement des murs partiellement détruits, rongés par le feu des armes. La désolation que seul la brutalité des hommes peut créer. Et Mostar ne fait pas exception, bien au contraire.

Je flânerai un peu autour du vieux pont. Ce quartier a une couleur très orientale. On y vend des bibelots de toute sorte comme des sabres, des narguilés (désolé pour l'orthographe...) ou des pipes, des poupées russes (?)... Tout est très colore. Le vieux pont attire les touristes. Il s'agit du plus beau pont de tous les Balkans selon l'avis de beaucoup. Son histoire le rend encore plus grand et magique. Juste à côté du pont, une exposition de photos montrent l'évolution de la ville durant la guerre. En 1992, le pont subit ses premières mutineries mais survivra. En revanche, c'est en 1993 que la ville est le plus violemment attaquée, et le pont sera entièrement détruit en Novembre 1993. Il ne sera reconstruit, à l'identique, que dix ans plus tard.

Avant la guerre, la tradition voulait que tout habitant de Mostar était un homme que s'il avait au moins une fois dans sa vie saute du pont dans la rivière, 21 mètres plus bas... Un challenge pour montrer la virilité aux demoiselles. Cette après midi, en marchant autour du pont, je vois un attroupement se former autour d'un homme en maillot de bain. Il est prêt à sauter. Mais il attendra encore une bonne demi heure, le temps que ses amis, en maillot de bain aussi, face le tour des spectateurs pour amasser un pécule. La tension monte. On veut qu'il plonge. Finalement il descend et c'est un de ses amis qui prend sa place. Les autres continuent à faire le tour des touristes. Le plongeur fait de vastes gestes, des étirements. Il se concentre. On veut qu'il plonge. Vu la préparation, on s'attend tous à voir un magnifique plongeon. Le saut de l'ange, la tête en avant. Peut être même un ou deux sauts périlleux... Apres d'interminables préparatifs, le voila qui se jette... les pieds en avant. De timides applaudissements couronnent ce petit saut. Tout le monde s'en va un peu déçu. Vraiment, les hommes ne sont pas ce qu'ils étaient, du temps du vieux pont...

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