Tour d'Europe vélo moto, huitième étape. 164 kilomètres entre Venise et Kanal en Slovénie.

Tour d'Europe vélo moto ; 5433 km pour le don du sang.

Retrouvez le récit de ce voyage
à vélo moto dans le livre

"Tour d'Europe vélo moto"

152 pages dont 8 de photos couleur.
Prix public : 15 euros.
DVD également disponible : 8 euros

Tour d'Europe vélo moto. 54300 kilomètres à vélo et moto pour le don du sang

Huitième étape, Venise - Kanal, 164 km.

Petit tad de foin en Slovénie La huitième étape nous permet de gagner le maquis slovène, nouveau venu de l'Union européenne. Le début de l'étape est aussi pénible que les deux précédentes : champs de maïs, longues lignes droites, forte circulation… la plaine du Pô, quoi. Finalement, au bout de cent trente kilomètres, nous arrivons à Gorizia, petite ville au bord de la Slovénie. C'est la fin d'une longue galère à travers la plaine italienne. Cela fait plus de six cent cinquante kilomètres que l'on roule sur du plat, quasiment non stop. Plus de vingt quatre heures de vélo sur cette longue table, plus de trente litres d'eau, et combien de frayeurs… Moralement, cette traversée a été épuisante pour tous les deux. On se lève le matin et on sait que ce qu'on verra dans la journée sera très laid, que les routes ne seront pas agréables à pratiquer, que l'on va avoir de grandes lignes droites à avaler… Rien de bien passionnant. Mais arrivés à Gorizia, l'émotion nous gagne. Nous attendions ces montagnes comme un nomade dans le désert approchant un puits après de longues journées de marche. Espérons que ce ne soit pas un mirage, que ces montagnes ne cachent pas de grandes parcelles de maïs !

Kanal, petit village typique Nous rencontrons un dernier Italien dans cette petite ville. Il nous prête son ordinateur pour que l'on puisse lire nos mails. Nous n'avons pas le temps d'y répondre encore aujourd'hui. Mais les nombreux messages de soutien nous vont droit au cœur. Il faut absolument qu'on se fixe une après-midi pour y répondre. L'Italien nous indique la route pour rejoindre Kanal, un petit village slovène situé au nord de Gorizia. Nous devions rejoindre Ajduvscina, mais il n'y a pas de camping là-bas. On part donc par le nord. Devant nous se dressent les montagnes slovènes. Enfin ! J'ai envie de me retrouver au pied d'une montée de 15 % et de la dévorer à pleines dents ! Pour l'instant, nous nous contentons de suivre la Soca, petite rivière qui longe la frontière. Mais avant, il faut passer les douanes (eh oui, c'est ça l'Europe…). Pas de soucis pour nous, nous voilà en Slovénie ! Nous quittons les panneaux d'indication bleu de l'Italie pour les panneaux orange style DDE de ce nouveau pays. On a l'impression que toutes les routes sont en travaux à cause de ces panneaux… bizarre. Finalement, les routes sont en bon état (pour le moment...).

Petit bain rafraîchissant dans le rivière soca Le tableau est bien différent de celui de la plaine du Pô. Nous avons troqué le vert foncé des maïs contre le bleu turquoise de la rivière ; l'odeur malsaine qui parfumait les canaux vaseux de la plaine s'efface devant la fraîcheur de la montagne slovène. Après quelques kilomètres, nous nous arrêtons au camping de Kanal. Sur un air de country, la patronne nous accueille chaleureusement. Le temps de choisir notre place et nous regagnons la berge sableuse. La rivière est trop belle pour qu'on lui résiste : nous piquons une tête dans l'eau plus que fraîche de la Soca. Rien de tel pour les muscles après une longue journée d'efforts. Aujourd'hui, nous avons parcouru 164 kilomètres en 6h30. Seuls trente kilomètres ont été parcourus en Slovénie, mais nous en sommes déjà amoureux ! Le calme et la sérénité sont les maîtres mots. Les gens ont l'air paisible, et la nature semble être préservée. Ce pays est montagneux, avec 60 % du territoire perché à plus de 400 mètres d'altitude, et la forêt couvre 50 % du pays. Le point culminant se situe à Triglav, à 2 864 mètres d'altitude. Petites montagnes accessibles, à taille humaine. Un énorme contraste avec la plaine du Pô ! La population est concentrée dans les vallées. Seul 20 % des deux millions d'habitants peuplent les collines et montagnes (au dessus de 400 mètres). Nous découvrirons ce beau pays dans les quatre prochains jours, d'autant plus que les étapes prévues sont plus tranquilles!

Peter, un allemand qui nous a fait rêver Au camping, nous faisons la connaissance de Peter, un Allemand très peace and love ! Il a une bécane vraiment terrible, qu'il a entièrement montée lui-même, pour avoir la moto de ses rêves ! Nous passons la soirée avec lui, à discuter de tout et de rien. Il voyage beaucoup et connaît très bien la Slovénie, la Croatie la Hongrie et d'autres pays de l'est. C'est le genre de type qui vous dit qu'il aime bien les camps de naturistes, car il n'a pas besoin de laver ses fringues… Logique ! A le voir, on se dit qu'il s'agit d'un gars qui vit au jour le jour, qui doit se trouver des petits boulots par ci par là pour pouvoir voyager. Pas du tout ! Ce jeune homme est père de famille et… anesthésiste ! Difficile de l'imaginer avec une blouse blanche ! Nous passons la soirée ensemble, à goûter les bonnes bières locales. Je ne m'attarde pas car la fatigue est aux aguets. Fabien me rejoindra plus tard, le temps pour lui de tomber une autre de ces demoiselles ambrées.

Etape précédente : Mantou - Venise Etape suivante : Kanal - Ljubljana